Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Sous IBK: Le règne de l’impunité
Publié le jeudi 17 septembre 2015  |  L’aube
Les
© aBamako.com par A S
Les cadets maliens, champions d`Afrique reçus par le Président IBK
Bamako, le 3 Mars 2015, Les cadets maliens champions d`Afrique reçus par le Président IBK à Koulouba




Contrairement à ses promesses de rigueur et de fermeté, Ibrahim Boubacar Keïta a instauré, depuis deux ans, un pouvoir basé sur l’impunité et le laisser aller. D’où la multiplication des scandales sur fond de surfacturation et de détournement de deniers publics. De l’achat (contesté) de l’avion présidentiel à l’affaire des engrais frelatés ; les présumés auteurs n’ont nullement été inquiétés. À ce jour, ni poursuite encore moins de condamnation.
La lutte contre la corruption et la délinquance financière a figuré en bonne place dans le programme de campagne du président IBK. Élu, il enchaîna les déclarations que les Maliens gardent encore en mémoire. «…

j’insiste sur la gestion rigoureuse de nos deniers, ceux que l’Etat génère auprès du contribuable malien bien sûr, mais aussi l’aide que la communauté internationale met à notre disposition grâce aux sacrifices de ses propres contribuables. La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques….Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient. C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption.

Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah. Je suis conscient que les familles souffrent, que les salaires sont dérisoires, et que tout ceci ne contribue pas à prévenir la corruption. Tout ce qui sera en notre pouvoir de faire pour augmenter les revenus le sera, c’est mon rôle et ce sera ma fierté.

Les hommes et les femmes du gouvernement cesseront, croyez-moi, d’être à leur place, le jour où ils ne travailleront plus à un Mali qui arrive à nourrir ses enfants, à les éduquer convenablement, à les employer, bref à les encadrer dans un environnement hautement concurrentiel où les pays qui n’anticiperont pas resteront sur le quai » avait-il déclaré à l’occasion du nouvel An 2014.

Pour les Maliens, 2014 était donc l'année du grand nettoyage. IBK, du coup, rassurait les bailleurs de fonds internationaux venus au chevet du pays. Et surtout les 77% des Maliens qui lui avaient accordé leurs suffrages lors de l’élection présidentielle. Cependant, ils ont dû vite déchanter quand éclatèrent trois mois après la sulfureuse affaire d’achat de l’avion présidentiel et le très nébuleux marché de fournitures de matériels et équipements pour l’armée. Ces affaires, avec à la clé des surfacturations à coup de milliards, ont éclaboussé la République. Et jusque-là, le coût réel du Boeing reste inconnu.

Le président de la République avait laissé entendre que l’avion était payé à 17 milliards de nos francs et le Premier ministre, quant à lui, élevait la barre devant les députés pour annoncer 20 milliards. Ce qui paraît évident, c’est que plusieurs dizaines de milliards ont été détournés au détriment du Mali. Autant, il est avéré que des dignitaires du régime sont impliqués. Sous la pression du Fonds monétaire international, IBK s’est débarrassé de son conseiller spécial, Sidi Mohamed Kagnassy, dont la société avait bénéficié du juteux marché d’équipements militaires. Aussi, le chef de l’Etat avait fini par faire débarquer certains ministres citées dans ces sulfureuses affaires. Depuis, rien. Les présumés auteurs pavanent, sans inquiétude. Mieux, certains ont été de nouveau conviés à la « table ».

Les Maliens n’avaient pas fini d’épiloguer sur l’achat de l’avion présidentiel, que le vérificateur général a rendu public ses rapports 2013 et 2014. Des rapports qui font état de 153 milliards de FCFA égarés dans les dédales de l’administration. Ce préjudice énorme à l’Etat se décompose comme suit : 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 de fraude et 67,93 milliards de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2013 et 72,97 milliards de FCFA dont 33,95 de fraude et 39,02 milliards de FCFA de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2014.

Le Vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, impute ce chaos financier à des pratiques illégales qui ont pour noms la non-application à dessein des textes législatifs et réglementaires, la mauvaise gestion des dépenses effectuées au niveau des régies, la multiplication injustifiée des contrats simplifiés pour éviter les appels d’offres, la non-justification et la non-éligibilité de dépenses, la réception de biens non conformes aux commandes, l’octroi d’avantages injustifiés, la fabrication et l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives ; entre autres.

Lors de la cérémonie de remise de ces rapports au président, le Végal avait proposé au chef de l’Etat, trois sanctions majeures à l’encontre des corrupteurs et des corrompus : des sanctions administratives infligées par les autorités de tutelle, des amendes prononcées par les juridictions financières, et enfin, des poursuites pénales par les procureurs compétents. Et IBK, comme toujours, avait promis de sévir contre les délinquants financiers. Aujourd’hui, les Maliens attendent toujours les poursuites contre les ministres, cadres et autres agents accusés et/ou soupçonnés de fraude et de détournements.

L’inaction du président a rassuré les délinquants financiers. Ainsi, d’autres affaires ont éclaté en 2015. La plus retentissante est celle dite «affaire des engrais frelatés ». Là également, on évoque un détournement de plus de 60 milliards de FCFA. Sur ce dossier, IBK était attendu pour sanctionner d’abord sur le plan administratif et ensuite transmettre à la justice les dossiers avec de fortes recommandations.

Nous ne nous attarderons pas sur les autres marchés qui représentent des broutilles par rapport à ces montagnes d’argent détournés au détriment du Mali. Ce, au moment où nos autorités se plaignent d’avoir hérité d’une situation financière qui n’est pas des meilleures.
Les Maliens sont désormais convaincus que la corruption a encore de beaux jours devant elle.

IBD
Commentaires

Titrologie



L’aube N° 429 du

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment