Des leaders de la société civile n’ont pas été du tout tendres avec le ministre l’Administration territoriale et de la décentralisation, qui les avait conviés mardi à une concertation autour de la tenue de la date des élections régionales, communales et du district de Bamako prévues pour le 25 octobre prochain. Ils ont dénoncé les manœuvres du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga accusé de « vouloir passer en force au lieu de prendre en compte leurs avis ».
Dès l’entame de la rencontre qualifiée de cadre formel par le ministre l’Administration territoriale et de la décentralisation, les échanges ont été très durs. A commencer par le président du Conseil national de la société civile (CNSC) Daouda Téguété qui a demandé au ministre Maïga « s’il n’avait pas fait un hors sujet ». Selon lui, le but de la rencontre était de connaitre leurs avis par rapport à la tenue ou non des élections, mais « à sa grande surprise le ministre a invité la Délégation générale aux élections et la Commission électorale nationale indépendante qui ont développé des arguments pour qu’on aille aux dites élections ». Très en colère, il a tout simplement quitté la salle.
Et le président de la Coordination des associations et regroupement de la société civile (CARSOC), Dr Adama Sangaré, a pris le relais pour assener qu’il « serait sage que le gouvernement revienne sur terre et s’abstenir de faire un saut dans l’inconnu ». Le doyen a évoqué son âge et son expérience pour mettre en garde le gouvernement contre le danger encourt « si jamais le gouvernement autorisait ces élections le 25 octobre ». Il s’est dit « surpris et étonné par la position du gouvernement ».
« On nous a mis devant le fait accompli » a dénoncé Adama Sangaré, qui a regretté que « le gouvernement au lieu de tenir compte de notre avis, veut imposer sa volonté au peuple qu’il ne consulte jamais ». Il a affirmé son attachement au report, histoire de garantir le minimum de sécurité dans le nord.
Les yeux sont désormais vers le président de la République qui doit trancher en dernier ressort.
Zoumana Coulibaly
Election du 25 octobre : 3324 listes de candidatures enregistrées pour les Communales
A l’issue de la rencontre du mardi 15 septembre dernier, avec les organisations de la société civile dans le cadre de l’organisation des prochaines élections, le ministre de la l’Administration territoriale et de la Décentralisation a informé les acteurs sur le nombre de candidatures enregistrées. 3324 listes de candidatures ont été enregistrées pour les communales et 33 listes pour les régionales et le district de Bamako.
Malgré les appels au report des élections communales et régionales du 25 octobre prochain, le nombre des listes de candidatures n’a pas significativement baissé. Selon le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, 3324 listes de candidatures ont été enregistrées pour les communales dont 1954 listes venant des parti politiques, 1280 listes de groupements de partis politiques et 100 listes présentées par les indépendants.
Pour les régionales et du district de Bamako, 33 listes ont été reçues, dont 18 listes présentées par des partis politiques, 15 listes venant de groupements de partis politiques et 2 listes indépendantes. Seules les informations du cercle de Tombouctou pour les régionales et les communales n’ont pas été fournies. Dans la région de Kidal, le cercle de Kidal, Abeïbara et Tinessako n’ont connu que 2 petites listes.
Pour sa part, le Délégué général aux Elections a rassuré de la disponibilité du fichier électoral avec 7 141 855 électeurs répartis entre 21471 bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national.
Quant au président de la Commission électorale nationale indépendante, il a soutenu que sa structure a supervisé le dépôt des listes de candidature partout où les listes ont été déposées. Il a assuré qu’elle est prête pour sa mission de suivi et de supervision des élections du 25 octobre 2015.
Bréhima Sogoba