La 4ème revue du Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre du Programme d’assistance pays pour la facilité de crédit est arrivé à son terme au Mali. A cet effet, une mission d’évaluation conduite le chef de mission du FMI pour le Mali, Christian Joss, séjourne dans notre pays. Une mission qui est pratiquement arrivée à son terme. Aussi, son chef a-t-il jugé utile d’organiser une conférence de presse pour livrer aux journalistes les conclusions de la mission. C’est la salle de conférence du ministère de l’Economie et des finances qui a abrité, mardi 15 septembre, cette rencontre. Une conférence de presse qui a été co-animée par le ministre de l’Economie et des finances, Mamadou Igor Diarra, entouré, pour la circonstance, des membres de son Cabinet et d’autres cadres de son département.
Une équipe du FMI en mission d'évaluation au MaliCampant le décor, le ministre Mamadou Igor Diarra a, d’entrée de jeu, précisé que cette 4ème revue se termine avec un changement de chef de mission. En effet, Christian Joss, après cinq années de bons et loyaux services passées au Mali, cède le témoin à Lissandro Abrevo lui-même haut cadre du Fonds Monétaire International et expert en macroéconomie. Dans son adresse, le ministre Diarra n’a oublié de mentionner les difficultés auxquelles il a dû faire face lorsqu’il prenait les manettes quand l’avion du Mali était obéré par des arriérées de paiement remontant souvent jusqu’en 2010, la timidité de l’aide des partenaires traditionnels du Mali qui déteignait sur les contreperformances des projets et programmes financés par les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. A en croire le ministre de l’Economie et des finances, malgré ces difficultés initiales, en quelques mois, le pays a renoué avec les indicateurs du Programme, apuré sa dette intérieure. Parallèlement, les portefeuilles de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Banque Islamique de Développement (BID) dont le taux de décaissement ne dépassait guère les 20% ont connu un regain d’activité favorisant ainsi les investissements. Au grand bonheur des jeunes pour la simple raison que les investissements vont de paire avec la création des emplois. D’ailleurs, a confié le ministre de l’Economie et des finances, le prochain budget fera une large place à l’investissement. Les dépenses courantes verront leur part diminuée au profit de l’investissement. Elles seront ramenées de 62 à 58%, soit 4% de gagné pour l’investissement et la création d’emplois.
Dans ses conclusions, le chef de la mission de supervision et d’évaluation du Fonds Monétaire International n’a pas caché sa satisfaction devant les résultats atteints par notre pays. Car, a-t-il constaté, le Mali a « rencontré » les objectifs qui ont été fixés fin juin. « Là les nouvelles sont excellentes » s’est exclamé Christian Joss. Les objectifs de recettes ont été atteints et le déficit est inférieur à ce qui a été projeté de commun accord avec le gouvernement du Mali, a-t-il précisé.
Tous les repères ont été « rapportés » sauf un seul a-t-il, par ailleurs, déclaré. Il s’agissait, entre autres, de produire un rapport sur les achats secret défense, préparer une stratégie en vue d’éliminer graduellement les manques à gagner au niveau de la structure des prix des produits pétroliers. Dans cet ordre d’idée, on avait aussi fixé un taux d’endettement pour l’année 2015 soutenable pour le Mali. Un repère également « rencontré ». Le seul repère qui n’a pas été « rencontré » est relatif à la Douane. En effet, selon M. Joss, il avait été convenu que la Douane demande à la société d’inspection de dresser un rapport comparant la déclaration des douanes avec les déclarations calculées avec la société d’inspection. Mais, d’un commun accord, il a été décidé de reporter d’une année ce travail.
Le chef de mission du FMI s’est, par ailleurs, réjoui du fait que parmi les nombreuses instances de paiement au compte de 2014, 140 milliards de FCFA aient pu être apurés pour le compte des municipalités. Il s’est tout aussi montré satisfait à cause du fait le dossier du cadrage budgétaire 2016, à quelques détails près-lesquels seront vérifiés – est « très très bon ». Il est attendu une augmentation de la pression fiscale de l’ordre de 1,5% du PIB dans le cadre de l’augmentation de l’objectif de recettes. Parmi les nombreuses informations qui ont filtré de cette conférence de presse, on peut retenir également que, au courant de l’exercice 2015, c’est le ministre de l’Economie et des finances qui nommera désormais les DFM (Directeurs des Finances et du Matériel). Histoire de s’assurer de la qualité de la dépense.
Yaya Sidibé