Des combats opposaient l'ex-rébellion du nord du Mali à des groupes armés pro-gouvernementaux jeudi dans la région de Kidal (nord-est), près de la frontière algérienne, a appris l'AFP de sources concordantes.
"Nous assistons depuis ce jeudi matin à une nouvelle violation du cessez-le-feu. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) et le Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) s'affrontent à une dizaine de kilomètres de la localité d'In Khalil, au nord de Tessalit", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire au sein de la Mission de l'Onu, la Minusma. Cette source a indiqué ne pas disposer pour le moment de bilan.
Interrogés par l'AFP, des responsables des deux groupes armés ont confirmé les combats, sans pouvoir fournir non plus de bilan. "Depuis plusieurs jours, en violation du cessez-le-feu, les troupes du Gatia qui sont des milices s'approchaient de nos positions d'In Khalil. Après des sommations, nous avons été obligés de défendre militairement nos positions et les combats se poursuivent", a déclaré à l'AFP Almou Ag Mohamed, porte parole de la CMA.
De son côté, Ali Ould Mohamed, membre du Gatia, a affirmé à l'AFP que "les groupes d'autodéfense ont été attaqués et se battent actuellement".
La Minusma avait salué l'achèvement lundi du retrait des groupes pro-gouvernementaux qui avaient repris en août aux rebelles la localité d'Anéfis, au sud-ouest de Kidal. Elle s'était dite "profondément préoccupée par de nouveaux mouvements" de leur part "observés plus au nord, en direction d'Aguelhok, ainsi que des mouvements de la Coordination au nord-ouest de Goundam" (nord-ouest).
"La Minusma rappelle que chaque déplacement effectué par un groupe en dehors de ses positions va à l'encontre de leurs engagements pris dans le cadre de l'Accord de paix" signé par le gouvernement malien et ses alliés, puis par les rebelles, selon un communiqué de la Mission de l'Onu publié mardi.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à El-Qaëda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Les groupes jihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères malgré la signature de l'accord de paix.