«..Le Mali et la Guinée sont les deux poumons d’un même corps…», disait un ancien chef d’Etat de la Guinée. Autrement dit, si la Guinée est le prolongement du Mali vers l’océan, le Mali est le prolongement de la Guinée vers le désert. Entre les deux pays, il y’a beaucoup d’atomes crochus. En Guinée, les élections présidentielle et législative de 2010 ont donné Alpha Condé vainqueur. Quand celui-ci s’est installé, il devrait organiser les élections municipales. Mais puisqu’il n’a pas la volonté de le faire, ces élections n’ont jamais eu lieu, malgré la pression de l’opposition qui pense qu’elle gagnera haut la main lesdites élections. Au Mali, c’est tout à fait le contraire. La volonté du pouvoir en place depuis septembre 2013 (plus de deux ans), à organiser les élections communales et régionales s’est butée à la résistance de l’opposition qui a démontré qu’elle ne veut pas aller aux urnes. Quelle lecture entre le prétexte sécuritaire derrière lequel l’opposition se cache pour justifier son refus et les actes concrets qu’elle a posés dans le sens de sa participation aux élections en question ?
Si en 15 mois (Avril 2012-Septembre 2013), le pouvoir d’exception, incarné par la transition, dirigée par Dioncounda Traoré, a réussi à organiser les élections présidentielles et législatives dans des conditions difficiles et dont les résultats ont été acceptés par tous, pourquoi en deux ans, (Septembre 2013-Septembre 2014), un pouvoir normal, issu des urnes, incarné par le président Ibrahim Boubacar KEITA ne peut pas organiser des élections communales et régionales le 25 Octobre prochain.
Seule la volonté manque
Les quelques 6 millions d’électeurs maliens inscrits se rendront dans les 21 000 bureaux de vote le 25 Octobre prochain pour choisir au suffrage universel direct, selon les localités, plus de 10 700 conseillers communaux, conseillers régionaux et conseillers du District de Bamako. Si les acteurs de la société civile, dans leur grande majorité, sont d’accords pour aller aux urnes, plusieurs acteurs de la classe politique appellent au report de la date. Le budget nécessaire à la tenue de ce double scrutin est estimé, selon nos sources, à environ 40 milliards de francs CFA. Les techniciens du département en charge de l’organisation matériel dudit scrutin sont en train de mettre la main sur les derniers réglages. Du dépôt des listes de candidatures clos le 10 Septembre dernier, il ressort que 35 listes régionales ont été enregistrées contre 3 324 listes pour les communales sur l’ensemble du Mali.
Les deux extrêmes
Selon le Directeur Général de l’Administration du Territoire, Amadou Billy Soussoko, les 3 324 listes de candidatures enregistrées à l’occasion des conseillers communaux, scrutins couplés du 25 Octobre 2015, se répartissent comme suit, région par région. Bamako : 112 listes, région de Kidal : cinq (5) listes dont 3 indépendantes, 1parti politique et 1 groupement de partis, Gao : 57 listes, Tombouctou : 130 listes, Mopti : 407 listes, Ségou : 555 listes, Sikasso : 828 listes, Koulikoro : 718 listes, Kayes : 569 listes. Comme nous pouvons le constater, la palme d’or, en termes de plus grand nombre de listes déposées, revient à la région de Sikasso (828 listes), tandis que la région de Kidal occupe l’autre extrême avec seulement Cinq (5) listes.
Pour des raisons techniques, certainement, la Direction Générale de l’Administration du Territoire n’a pas pu avoir la situation de candidatures enregistrées dans la circonscription électorale de Tombouctou, alors qu’elle a fourni pour les autres cercles de la sixième région, c’est-à-dire la région de Tombouctou.
Pour des raisons sécuritaires, selon la Direction Générale de l’Administration du Territoire, il n’y a pas de liste déposée au nom de la circonscription électorale d’Abeïbara et de Tin-Essako.
Daba balla KEITA