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Mme Sagara Bintou Maïga, présidente du Collectif des parents des bérets rouges disparus : « La justice malienne jugera le Capitaine Amadou Aya Sanogo ou la CPI s’en chargera »
Publié le vendredi 18 septembre 2015  |  Le Républicain
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© Autre presse par DR
Le Général Amadou Aya Sanogo placé sous mandat de dépôt




Suite à l’assassinat de 21 bérets rouges, un collectif des femmes et parents de bérets rouges fut créé en 2012 pour que justice soit faite. Et, la présidente de ce collectif, Mme Sagara Bintou Maïga met en garde contre une éventuelle libération du Capitaine Amadou Aya Sanogo, impliqué dans lesdits assassinats et autres. Dans une interview qu’elle a bien voulu nous accorder, elle invite la justice malienne à juger Amadou Aya Sanogo, conformément à la loi, ou à défaut, le Collectif se réserve le droit de saisir la justice internationale, la Cour Pénale Internationale (CPI), pour crime de guerre, crime contre l’humanité. Par ailleurs, elle demande aux autorités maliennes d’œuvrer pour une cérémonie nationale de funérailles digne de ce nom, de leurs enfants assassinés. Lisez !
Le Républicain : Il a été question de libération du capitaine Amadou Aya Sanogo, lors d’une certaine réunion politique à Bamako, quel est votre point de vu sur la question ?
Mme Sagara Bintou Maïga : Cela ne peut relever que des rumeurs, de l’intoxication puisque nous savons très bien et tout être épris de justice peut aisément savoir, qu’Amadou Aya ne peut pas recouvrer la liberté. Il doit répondre de ses actes, les crimes et les assassinats doivent être punis. Le président IBK, lui-même, a dit que nul n’était au-dessus de la loi. Ce pouvoir permettra-il de libérer Amadou Aya Sanogo ? Notre collectif n’acceptera jamais et se mobilisera contre la libération du capitaine Sanogo, qui est l’auteur de l’assassinat de nos enfants. Le test ADN prouve que ce sont nos enfants. Et pourtant, l’autorité peine à faire les funérailles nationales. Amadou Aya ne peut pas être libéré tant que la Cour Pénale Internationale (CPI) existe. Il ne pourra pas être libéré tant que les organisations des droits de l’homme existent, comme Amnesty International, la Fédération internationale des Droits de l’Homme, l’Association malienne des Droits de l’Homme etc. On est vigilant et nous suivons les faits et gestes du gouvernement sur cette question. Comme nous n’organisons ni marche ni autres manifestations, pas de tapages, des gens peuvent imaginer et dire ce qu’ils veulent, concernant une supposée libération de Amadou Aya. Cette rumeur de libération de Amadou Aya est une pure imagination, un mensonge, je vous le dis. Ce n’est pas la vérité. Même le président IBK n’acceptera pas de libérer le capitaine Amadou Aya.

Donc votre collectif n’est pas prêt à accepter cette libération ?
Je vous le dis, même l’autorité n’acceptera pas cette libération à plus forte raison nous.
La justice malienne peine à juger le capitaine Sanogo, dans ce cas, pensez-vous saisir la CPI ?
Nous sommes inquiets pour la justice malienne, mais nous sommes des Maliens à 100%. Et tout le monde a droit à la justice. Ceux qui font les jugements sont nos enfants et nos maris. Le juge Karembé a fait l’instruction des dossiers qui sont actuellement au niveau de la justice. En tout cas, la justice n’égarera pas aussi facilement ces dossiers. Si la justice malienne n’a pas pu juger Aya, nous sommes prêts à saisir la CPI.
Quel message lancez-vous aux autorités maliennes et aux organisations de défense des droits de l’homme ?

Nous sommes en contact permanent avec les organisations des droits de l’homme, pour preuve même le samedi prochain, on doit tenir une réunion avec une organisation des droits de l’homme. L’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) dirigé par Me Moctar Mariko nous soutient constamment. Quand on dit que Amadou Aya sera libéré, pour nous, c’est du théâtre. Aya est notre « fils », ceux qui ont été assassinés sont également nos enfants. Les 21 corps de bérets rouges retrouvés dans le charnier de Diago, sont nos enfants assassinés par le Capitaine Amadou Aya Sanogo, le chef de l’ex junte. Nous attendons à ce que les auteurs des crimes de nos enfants béret rouges soient jugés par la justice malienne. A défaut, c’est la Cour pénale internationale (CPI) qui va s’en charger.
Votre mot de la Fin ?

Nous voulons la paix au Mali. Voilà pourquoi à chaque fois que nous voulons marcher pour exprimer notre indignation face à l’assassinat de nos enfants et afin que justice soit faite, nous sommes supplieés par les personnalités du pays de surseoir à notre marche. Et on accepte cela pour la paix. Mais je vous dis une chose, tant qu’il n’y aura pas une cérémonie nationale de funérailles digne de ce nom de nos enfants assassinés, la paix tant souhaitée par les Maliens ne sera pas une réalité. Nous remercions chérif Ousmane Madane Haïdara, le guide spirituel des Ançars pour son soutien, mais nous l’invitons encore une fois de plus à beaucoup œuvrer pour que nous ayons nos droits et que justice soit rendu. Madani Haïdara est une personnalité écoutée. Nous invitons également le président IBK à tout faire pour une funérailles digne de ce nom de nos enfants assassinés. Que les gens cessent avec les tromperies, nous ne voulons que la justice.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
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