Bamako - L'ex-rébellion du nord du Mali, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), a repris vendredi le contrôle de la localité d'Anéfis (nord-est), récemment évacuée par les groupes pro-gouvernementaux qui l'en avaient chassée en août, a appris l'AFP de
sources concordantes.
"Les rebelles de la CMA ont repris aujourd'hui la localité d'Anéfis. Mais sans combat. Plusieurs de leurs véhicules sont arrivés dans la ville", a déclaré à l'AFP une source de sécurité au sein de la mission de l'ONU au Mali (Minusma).
L'information a été confirmée par Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, qui a estimé "normal" de reprendre cette localité, dont les groupes pro-gouvernementaux, sous fortes pressions, ont achevé leur retrait le 14 septembre.
"Anéfis était sous notre contrôle. En violation du cessez-le-feu, les milices avaient pris la ville. Avec les pressions, elles ont quitté les lieux", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Nous, nous sommes revenus sur place", a-t-il souligné, indiquant en outre que la CMA avait renforcé ses positions militaires dans les localités de Tessalit et d'Aguelhok, dans la région de Kidal.
Interrogé par l'AFP, un membre des groupes pro-gouvernementaux, Mohamed Ag Achérif, a dénoncé une "violation du cessez-le-feu" consacré par l'accord de paix entre le camp gouvernemental et la rébellion.
"Lorsque nous avons quitté Anéfis, c'est la Minusma qui devait venir à Anéfis pour assurer la sécurité des populations. Voilà maintenant que la Minusma a laissé la CMA rentrer dans Anéfis", a-t-il déclaré à l'AFP.
Des combats ont opposé jeudi la CMA aux groupes pro-gouvernementaux à In Khalil, à la frontière algérienne, qui restait vendredi aux mains de l'ex-rébellion, selon les mêmes sources.
La Minusma a salué le 15 septembre le retrait des groupes pro-gouvernementaux, précisant qu'elle conserverait "jusqu'à nouvel ordre ses positions autour d'Anéfis afin de surveiller la situation sur place et d'assurer la protection des populations".
Lors de la deuxième réunion vendredi de la Commission technique de sécurité mise en place par l'accord de paix, le chef militaire de la Minusma, le général Michael Lollesgaard, a exhorté les protagonistes à "revenir aux positions (qu'ils occupaient) au 20 juin 2015, date du parachèvement de l'Accord", selon un communiqué.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les groupes jihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères malgré la signature de l'accord de paix.
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