Qui disait que le ‘’vrai bonheur ne se reconnaît qu’après l’avoir perdu’’. Cela semble en tout cas être le cas entre les populations maliennes et leur ancien Premier ministre de la Transition, Cheick Modibo Diarra. Le nom du navigateur interplanétaire revient de plus en plus dans les conversations de ‘’grins’’. Non pas pour parler de navette spatiale, mais de la marmite, ou plutôt de quoi chauffer la marmite.
‘’Loin des yeux, près du ventre’’ peut-on dire, car les Maliens se souviennent maintenant que Cheick Modibo Diarra et son équipe étaient quand même parvenus, malgré la crise, la suspension des aides, la fermeture des projets de développement…à maintenir les denrées alimentaires à des prix assez accessibles aux maigres bourses. Hélas, depuis son départ, c’est l’avènement des grands diseurs. Et comme dit le proverbe, «les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs». Proverbe qu’on peut compléter par cet autre : «L’enfer est pavé de bonnes intentions».
Car, si ce n’est pas l’enfer, ce n’en est certainement pas loin. Et pour reprendre cet auditeur de radio Klédu, Bougoula en commune V, «comment parler de réconciliation au moment où certains bouffent plus du milliard en toute impunité, et d’autres ont du mal à manger à leur faim». Difficile réconciliation en effet. Le hic est que le peuple malien semble avoir une prédilection pour les slogans, préférant l’illusion ambiante à une réalité objective qui le mettrait au travail et lui couperait les privilèges perçus indûment.
C’est seulement ainsi qu’on peut expliquer les scores obtenus par ce même Cheick M. Diarra, son prédécesseur Soumana Sacko. Ou encore le bouillant Oumar Mariko. On ne cesse d’entendre : «Oumar Mariko dit la vérité, il défend la cause des paysans, des faibles…». Mais, au moment du vote, on l’oublie carrément. Surtout à la vue des 2000 Fcfa. Ce fut la même chose pour Soumana Sacko qui nous aurait fait oublier l’Occident, s’il avait été élu président. Aujourd’hui, on parle de C.M.Diarra. Le même syndrome l’a frappé et peut-être l’attend encore. Ne serions-nous plus tous que de beaux diseurs ?
S.Haidara