Faute de moyens financiers, des représentants des groupes principaux armés (CMA, Plateforme) ont été sommés de quitter les hôtels qu’ils occupaient. En réalité, l’accord de paix manque cruellement de financement.
Bien que signé dans la faveur, l’accord de paix reste buter à un sérieux problème de financement. Et l’essentiel de travaux des différentes sous commissions sont aux arrêts à cause du manque de fonds. Pis, même les acteurs qui devraient être pris en charge dans le cadre de l’accord ont du mal à gérer le quotidien. Illustration parfaite de cette situation, des représentants des groupes principaux armés (CMA, Plateforme) ont été sommés de quitter les hôtels qu’ils occupaient. Car, la Minusma qui était chargée avant la signature de l’accord de prendre en charge les responsables de la rébellion a mis fin à son soutien. Du coup, il se posait la question de qui rendre la relève.
Logés dans un hôtel de luxe de la place au fort moment des heures de la signature de l’accord et du début des travaux du comité de suivi, des représentants de la CMA et de la Plateforme ont été finalement casés dans un autrement établissement hôtelier, faute de ressources disponibles. De ce fait, les membres de différentes sous-commissions techniques se démerdent et commencent à perdre patience. Et les plus radicaux, notamment les délégués de la CMA ont décidé de quitter Bamako.
Qui doit mettre la main à la poche ?
Interrogé sur le sujet le week-end dernier par nos confrères de Maliweb, un responsable de la coalition des peuples de l’Azawad (CPA), Mohamed Ousmane Ag Mahamedoune n’a pas caché sa déception. «Il y a des choses liées à la validation même du budget du Comité de suivi de l’accord qu’il va falloir régler. Vous savez, les sous-comités doivent par exemple travailler presqu’en plein temps, mais on a l’impression qu’ils siègent au rythme du comité de suivi. Ce qui n’est pas normal. Même le comité de suivi doit se réunir plusieurs fois dans le mois. Il ne doit pas seulement s’en tenir aux seules réunions ordinaires mensuelles. En clair, les sous-comités et le comité ne parviennent pas jouer convenablement leurs rôles comme il le faut parce que le budget du CSA n’est pas encore approuvé. Il faut dire qu’aujourd’hui, il se pose un problème de ressources pour le fonctionnement du CSA. On ne sait pas qui doit mettre la main à la poche. Autrement dit, il s’est installé un handicap causé dû au problème de budget devant faire fonctionner les structures chargées de la mise en œuvre de l’accord », a-t-il déclaré.
Au-delà des tergiversations autour du comité de suivi de l’accord et des affrontements sur le terrain, le véritable blocage au retour de la paix réside dans le manque de financement.
Alpha Mahamane Cissé