Bien implanté dans cette zone proche de la frontière avec le Burkina Faso, le Front de libération du Macina est désigné comme l’auteur de l’assassinat de deux policiers et deux civils dans la région de Mopti samedi.
“Nous avons enregistré deux autres morts après l’attaque des islamistes. Un autre policier ainsi qu’un autre civil ont été tués, ce qui porte le nombre des victimes à quatre, les deux derniers ayant succombé à leurs blessures”, a indiqué à l’AFP, une source de sécurité malienne. Cette source avait auparavant indiqué à l’AFP que les djihadistes appartenaient au Front de libération du Macina (FLM), du nom de l’ancien empire peul, un groupe apparu début 2015 et dirigé par le prédicateur radical Amadou Koufa. Cette information est confirmée par le site d’information malien Malijet, qui indique avoir appris, de sources sûres, que “des assaillants au nombre de 16, circulant à motos (soit deux par moto), ont attaqué tôt samedi matin, aux environs de 7 h, le poste de police du village de Bih, où il y avait en tout 7 policiers”. Pour rappel, le village de Bih est situé à la frontière avec le Burkina Faso, à 25 km de la ville de Koro, région de Mopti. La même source précise que “les assaillants ont d’abord tué le chef de poste, Zana Kéita et un ressortissant burkinabé qui était venu se soigner chez un guérisseur traditionnel à Bih et qui profitait pour venir causer avec les policiers. Il s’est donc retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment”. Les corps des deux autres personnes étaient portés disparus : le planton (un civil qui servait de guide aux policiers, nous a-t-on dit) et le sergent Boubacar Fofana ont été retrouvés sans vie plus tard dans la forêt, apprend-on également de la même source.
Par ailleurs, cinq autres policiers ont réussi à se sauver. Selon le site Malijet citant des sources sécuritaires maliennes, trois djihadistes présumés ont été arrêtés cette semaine dans la région de Mopti, deux à proximité de la ville et le troisième à une centaine de kilomètres, sans lien avec cette dernière attaque. Concentrées dans le nord du Mali, les attaques djihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le Centre, puis à partir de juin au sud du pays, aux frontières avec la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Par ailleurs, le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Les groupes djihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et la rébellion.
M.T.