Notre pays avait accueilli, il y a quelques mois, les travaux de la première assemblée générale de l’Organisation pour la sécurité routière en Afrique de l’ouest (OSRAO). Il en a abrité hier la 6ème assemblée générale sur le thème « Evaluation du plan d’action de la CEDEAO sur la décennie de la sécurité routière 2011-2020 ». La cérémonie d’ouverture s’est déroulée au Centre international des conférences de Bamako sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Makan Fily Dabo, en présence du vice-président de l’OSRAO, Amadou Tidiane Kamagaté, et du nouveau directeur général de l’Agence nationale de sécurité routière (Anaser), Mamadou S. Konaté.
Au cours de la rencontre, les participants vont étudier plusieurs documents portant sur l’évaluation du rapport de la CEDEAO sur la Décennie d’actions pour la sécurité routière 2011-2020, la sécurité routière communautaire, le plan d’actions africain de la sécurité routière, les objectifs de développement durable et la revue des statuts et règlements de l’OSRAO.
Pour le représentant du maire de la Commune III, Moussa Camara, qui a salué les efforts déployés par le gouvernement, les associations et les organisations non gouvernementales dans la lutte contre des accidents de circulation dans notre pays, la rencontre offre l’occasion aux experts des pays membres de la CEDEAO de discuter des mesures à prendre pour réduire des accidents de la route dans la Communauté.
Le vice-président de l’OSRAO, Amadou Tidiane Kamagaté, a de son côté insisté sur le fait que la mise en place d’une synergie intégrant les leçons tirées des expériences de chaque pays peut redresser la courbe peu reluisante de l’insécurité routière dans la sous-région. A ce titre, l’OSRAO peut jouer un rôle important dans l’atteinte des objectifs de la Décennie des Nations unies pour la sécurité routière.
PASSER SOUS LA BARRE DE 4500 VICTIMES. « La tenue régulière des assemblées générales de l’OSRAO prouve à suffisance notre engagement soutenu à lutter contre cette lancinante question qu’est l’insécurité routière. Ce combat ne peut être gagné que dans une synergie d’actions, de réflexions partagées et surtout de mutualisation des efforts », a expliqué Makan Fily Dabo pour qui notre pays a fait de la lutte contre le fléau une des priorités du gouvernement. A son avis, le succès se dessinera dans la conjonction d’une législation globale et bien appliquée sur les principaux facteurs d’accidents, d’une bonne politique d’information et de sensibilisation et d’un système efficace de soins d’urgence.
Selon le rapport de la situation sur la sécurité routière publié par l’Organisation mondiale de la santé, les accidents de la route représentent la première cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans et la deuxième chez les enfants de 5 à 4 ans avec plus d’un millier de victimes par jour dans le monde. Les piétons représentent 27% des personnes tuées suite aux accidents. Les taux les plus élevés des accidents de la circulation routière se rencontrent en Afrique et au Moyen-Orient où les jeunes issus de milieux défavorisés sont les plus exposés, car ils sont en majorité des piétons, des cyclistes, des motocyclistes ou des usagers des transports publics. Au Mali, plus de 60% des accidents de la circulation routière touchent les jeunes et les scolaires.
Le plan d’actions africain pour la décennie 2011-2020 a fixé comme objectif de réduire de 50% les accidents mortels d’ici 2020. Dans notre pays, le résultat à atteindre est de faire baisser à l’horizon 2020 le nombre annuel d’accidents corporels sous la barre des 4500 victimes.
La rencontre de Bamako se tient à quelques semaines de la 2ème conférence des Nations unies sur la sécurité routière prévue les 18 et 19 novembre prochain à Brasilia au Brésil. Au cours de ce sommet, il sera validé la Déclaration dite des ministres africains en charge de la sécurité routière adoptée en juillet 2015 à Addis-Abeba. Une Déclaration qui évalue à mi-parcours les progrès réalisés par l’Afrique dans la mise en œuvre du plan d’actions 2011-2020 pour la sécurité routière.
B. COULIBALY
... suite de l'article sur L’Essor