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Le ministre du Commerce et de l’Industrie, en marge de la rencontre avec le Patronat : «Le souhait de tout bon Malien est que notre pays retrouve son unité, sa quiétude, afin qu’on puisse s’occuper des vrais problèmes de développement»
Publié le mardi 8 janvier 2013  |  Le Reporter




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Le ministre du Commerce et de l’Industrie a eu le samedi 5 janvier 2013 des échanges avec le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) sur les préoccupations du secteur privé. Les opérateurs économiques et autres acteurs du secteur privé ont massivement répondu à l’appel du ministre. Pour le ministre Abdel Kader Konaté dit Empé, l’année 2012 qui vient de s’achever, restera gravée dans les annales de notre histoire comme une année sombre à tous égards. La crise qui s’est accompagnée par la suspension des appuis des Partenaires techniques et financiers a eu des répercussions négatives sur le bon fonctionnement de l’Etat, comme l’atteste la réduction drastique des ressources du budget national 2012, de plus 312 milliards de FCFA. C’est pourquoi le secteur privé malien a sollicité le gouvernement afin qu’une solution soit trouvée à la crise actuelle. Après cette rencontre, nous avons interviewé le ministre Abdel Kader Konaté.

Abdel Kader Konaté

Le Reporter : Monsieur le ministre, que peut-on peut retenir de votre rencontre avec le secteur privé ?

En réalité, c’était pour partager avec les acteurs du secteur privé leurs préoccupations au regard de la crise actuelle. Le patronat malien a réalisé un document dans lequel ils ont exposé certaines difficultés liées à la crise qui secoue notre pays. Ces préoccupations portent sur quatre grands points. Le premier point concerne la sauvegarde de l’intégrité du territoire national ; la sécurité des personnes et des biens est le second point, tandis que le troisième concerne la relance de l’économie malienne et le quatrième porte sur l’organisation d’élections libres et transparentes.

Ce document avait été envoyé à la Primature et nous avons été choisis, en tant que département du commerce et de l’industrie, comme point focal. Au vu des propositions faites, nous avons envoyé des correspondances à tous les départements techniques, pour réagir. Parce que ces préoccupations sont transversales et concernent pratiquement tous les départements ministériels. Nous avons reçu les observations des différents départements ministériels. Ces observations sont compilées dans un document que nous avons envoyé au niveau du patronat. La rencontre avait donc pour but de faire le point. Le point des observations faites par les différents départements ministériels est de convenir de la mise en place d’une Commission technique qui va réfléchir sur les différentes réponses données par les différents départements ministériels. Les réponses seront étudiées par cette Commission. Celle-ci fera à son tour des recommandations, au vu des réponses et suggestions faites par les ministères au gouvernement pour qu’on puisse aller rapidement à la mise en œuvre de ces recommandations. Recommandations qui vont permettre réellement au secteur privé malien de sortir la tête de l’eau. Parce que nous savons tous que la crise actuelle a beaucoup d’effets négatifs sur le secteur privé malien.

Pensez-vous qu’il est possible de trouver des solutions à cette crise ?

En fait, le patronat malien a fait des propositions, il a soulevé des préoccupations en faisant des propositions alternatives. Le gouvernement était dans l’obligation de réagir face à ces propositions du patronat. Bien sûr, il y a certaines propositions qui sont pertinentes et qui vont être retenues. Par contre, celles qui sont moins pertinentes, ont besoin d’être reprises.

Quelles sont les propositions et solutions du patronat ?

Ils ont proposé la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Mali, avec leur l’implication effective dans la libération des villes du Nord occupées par les contributions financières, techniques, sociales et humanitaires à l’Etat malien, en vue de lui permettre de faire face à l’effort de guerre. Leur deuxième proposition est la sécurité des personnes et des biens. Ils demandent la garantie de la sécurité du personnel des entreprises, des unités de production et des points de vente, afin de permettre une continuité de la production et des services. Par rapport à la relance de l’économie malienne qui est la troisième proposition, le secteur privé veut un soulagement des entreprises par l’apurement des arriérés de factures impayées de l’Etat, notamment au niveau du trésor public. Et enfin, en ce qui concerne l’organisation d’élections libres et transparentes, quatrième point et dernier, le patronat malien souhaite un retour à l’ordre constitutionnel normal, seul gage, selon lui, de respect de la démocratie et garant de la tenue, lorsque les conditions seront réunies, d’élections libres et transparentes. Voilà un peu les propositions et solutions du patronat malien.

Avez-vous un mot de la fin ?

Le pays connaît des moments très difficiles, les régions nord du Mali sont occupées par des bandits armés qui se donnent, à cœur joie, à toutes sortes d’exactions au nom d’une charia. Aujourd’hui, le souhait de tout bon Malien est que notre pays retrouve son unité, sa quiétude, afin qu’on puisse s’occuper des vrais problèmes de développement. Parce que, vous voyez, avec la crise, les usines ferment, le secteur hôtelier souffre. En un mot, c’est le secteur privé qui subit les conséquences directes. Donc, nous souhaitons la paix, la tranquillité et la stabilité pour notre pays, afin que le Mali retrouve son unité.

Propos recueillis par Kassim TRAORE

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