Après les mesures sécuritaires décidées par le gouvernement malien, notamment l’état d’urgence et le renforcement de la sécurité devant les établissements et les édifices sensibles, le président Ibrahim Boubacar Keita a appelé, hier, le peuple à un effort collectif, notamment un appel aux chefs religieux pour “continuer à barrer la route à ces charlatans qui n’ont rien à voir avec l’islam”, a-t-il affirmé dans une conférence de presse après sa visite en compagnie du président sénégalais, Macky Sall, président en exercice de la Cédéao, au Radisson Blu où a eu lieu, vendredi, la prise d’otages qui a fait 22 morts. Dans ce pays à majorité musulmane - le Mali est à 95% musulman - les religieux bénéficient au même titre que les dignitaires et les notables d’une aura et d’un grand respect auprès de la population.
Les nombreux religieux qui appartiennent en majorité à des confréries bien implantées dans le pays où activant dans des institutions étatiques exercent une influence certaine sur la population, elle-même profondément religieuse.
Officiellement, la question religieuse est prise en charge par le Haut-Conseil islamique que dirige Mahamoud Dicko qui est l’interlocuteur des pouvoirs publics et qui est consulté sur toutes les questions liées à la religion et sa gestion. Son rôle, ces dernières années, est de sillonner le pays dans le cadre de la campagne pour la sensibilisation contre la radicalisation. Le HCI travaille en étroite collaboration avec la Ligue des ulémas, imams et prêcheurs du Sahel. Dans ce mécanisme, le Mali est représenté par Cheikh Alpha Daha Kounta de la tarika Kadiria principalement basée à Tombouctou, ville qui a vécu le siège d’Ansar Eddine pendant neuf mois et où la résistance a été organisée par le religieux qui avait même osé organiser des manifestations contre la présence du groupe terroriste. Ils étaient d’ailleurs, les seuls avec quelques familles à refuser de quitter la ville.
Il y a lieu de rappeler également que des religieux, des imams ont été assassinés par les groupes terroristes en raison de leurs activités hostiles au terrorisme.
Par ailleurs, le président IBK a annoncé la poursuite du programme de formation et d’équipement des forces spéciales pour qu’“elles interviennent dans les conditions sécurisées”, a-t-il indiqué. Un programme qui, avertit le président malien, nécessitera des efforts budgétaires supplémentaires et implicitement invitant les citoyens à participer à cet effort financier collectif, pour que, dit-il, “nous étoffions nos forces qui doivent augmenter en nombre et en capacité”, rapportent les médias locaux.
D. B.