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Boycott des partielles à Talataye: qui a menti au Président IBK
Publié le mercredi 3 fevrier 2016  |  Info Matin
Premier
© aBamako.com par A.S
Premier conseil des ministres du gouvernement Modibo KEITA
Le Conseil des Ministres s`est réuni en session ordinaire, le mercredi 14 janvier 2015 dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Président de la République, Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA.




Une nouvelle fois, les élections partielles ont été boycottées à Talataye, dans la circonscription électorale d’Ansongo. Ce qui est clairement imputable aux groupes armés à l’origine de la manipulation de la population hostile au vote. Ce, alors que tout semblait en ordre pour que le second tour des partielles ne connaisse pas le même sort de boycott que le premier tour.

Dans la circonscription électorale d’Ansongo, c’est donc le bis repetita. Comme lors du premier tour, les électeurs, dimanche dernier, ont été sevrés de participation au vote. La raison ? Des femmes et des jeunes ont fait entrave. La motivation ? Cette localité ne fait pas partie du Mali. C’est exactement le même prétexte qui a valu pour empêcher le déroulement du premier tour des partielles. Il s’agit pour le moins d’une déclaration rocambolesque qui nécessite une analyse. Telle était la voie tracée par le Président IBK, lors qu’il recevait les vœux de Nouvel An des partis politiques : « Mais vous savez dans la situation qui était nôtre et celle que nous vivons aujourd’hui, chacun, objectif, doit reconnaître qu’il y a plus qu’un léger mieux ! Gâché seulement par cette tâche de Talataye ! Mais dont nous saurons également de quoi il retourne ». Dans la même veine, il a annoncé : « Nous allons chercher à savoir, à travers le dialogue, ce qui est advenu à Talataye, ce qui s’est passé à Talataye qui n’est pas admissible. Dès lors qu’un accord est signé entre-nous qu’un membre de l’Accord s’oppose en quelle que partie que ce soit du territoire national à la tenue de l’élection régulière alors que… Là aussi, je félicite l’ensemble de la classe politique, vous avez tous consenti à ce que nous reculions les échéances électorales de manière à les rendre les inclusives possibles. Pourquoi ? »
L’épreuve de force
L’on ignore qu’elles sont les conclusions des investigations qui devraient normalement être menées pour connaître les raisons profondes de ce sabotage. Mais sur la foi de témoignages de personnes sur place, il s’agissait, à travers une démonstration de force, de prouver que cette localité de Talataye ne fait pas partie du Mali et que par conséquent, aucun vote ne doit y être organisé sous l’égide de l’administration malienne. Ces propos belliqueux ont été largement relayés.
L’honorable Abdoul Malick DIALLO, un élu URD de la commune d’Ansongo, a fait savoir au cours d’une conférence de presse : « Mais le dernier samedi avant les élections, quand nos forces armées voulaient se rendre à Tallataï (un village du cercle d’Ansongo) elles ont été arrêtées à 15 km de Tallataï par les femmes et les enfants qui leur dirent que la localité ne fait pas partie du Mali et qu’ici c’est l’Azawad et non le Mali ».
Pourtant, le Président IBK déclarait devant les responsables des partis politiques : « Je viens de recevoir les résultats. Je crois qu’il y a un deuxième tour entre l’URD et le RPM. Je vous l’annonce si vous ne le savez pas. Nous espérons que ce deuxième tour va se dérouler dans les conditions démocratiques et républicaines. En tout cas, nous avons le devoir, nous État, de faire en sorte que, bien que cette fois-ci nous ayons tout fait pour éviter la provocation. Parce que si provocation il y a avait ! Forces, il y avait, en face. Les FAMA étaient là, elles auraient pu circonscrire que nous n’avons pas voulu. Nous avons préféré retirer nos forces ». Quelqu’un aurait sans doute fait croire au chef de l’État que les FAMAs étaient à Talataye et c’est à dessein qu’elles n’ont pas usage de leurs moyens pour assurer (ou imposer) le bon déroulement de l’opération de vote. Qui est-il ? Et à quel dessein a été faite cette désinformation ? Nul ne saurait le dire. Ce qui est vraisemblable, c’est que les FAMAs ont été empêchées de se déployer à Talataye par « des femmes et des enfants » (comme à Kidal quand des snipers tiraient sur nos soldats) manipulés par des groupes armés.

Attitude troublante
Pourquoi cette malveillance de la part d’une partie de la population qui empêche les autres d’exercer leur droit de vote ? Le Président IBK aussi s’interroge : « Nous avons reculé les élections. Ce n’est pas le cas de celle-ci. Si à présent, nous n’avons pas les municipales, c’est parce que nous voulons qu’elles soient davantage inclusives. Dès lors que nous allons vers l’inclusivité, il faut que tout cela dont on veut qu’il en soit, nous aide à en être. Il faut qu’on avance, il faut qu’on avance. (…) Il ne s’agissait pas là d’élection municipale, mais de partielle, de partielle. Je n’ai pas compris ça. Je crois que nous tirerons dans les jours à venir, nous ferons toute la lumière là-dessus et nous saurons quoi faire, Inch’Allah ».
De toute évidence, la réponse est donnée par la persistance des manifestants à saboter le vote. Cette attitude est d’autant plus déconcertante que l’article 1er de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali stipule : « Les Parties, dans l’esprit de la Feuille de route, réitèrent leur attachement aux principes ci-après : a) respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc… »
En s’opposant à la tenue du vote à Talataye, il y a une dangereuse remise en cause du premier article de l’Accord. Ce qui est inadmissible. Toujours confiant aux vertus du dialogue, le Président IBK déclarait : « Maintenant avec les frères, on remet sur les tapis qu’on en parle. Parce que la paix est un engagement de tous les instants, la paix n’est pas partielle. Ce n’est pas « je prends petit bout », et à l’occasion, je grignote autre chose. Non, non, nous sommes engagés dans un processus de paix global et définitif. Dès lors ces genres d’actions ne sauraient se justifier. Il faut donc qu’on en connaisse, qu’on en parle honnêtement et qu’on avance. L’engagement des mouvements armés, je ne le mets pas en cause, il est réel et sincère. Mais il faut que cela soit un engagement qui ait des conséquences très rigoureuses dans l’application. Nous sommes désormais ensemble, nous devons avancer ensemble ».
Par ailleurs, l’on est piqué au vif d’apprendre que le scénario du premier tour a pu se produire au regard de certaines informations émanant de sources officielles. En effet, apprend-on, le second tour devait être sécurisé par les FAMAs et la MINUSMA. À l’arrivée, les électeurs n’ont vu que dalle. S’agissait-il de ne pas céder à la provocation ? Un acte de capitulation ? La donne interroge.

Par Bertin DAKOUO
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