Le lancement officiel du projet USAID/SIRA a lieu hier au CICB. En prélude à cet événement, la directrice du projet, Thelma Kelghati, la spécialiste en pédagogie, Sylvaine Von Mende, et le directeur du bureau de l’éducation de l’USAID, Aliou Tall, ont rencontré les journalistes samedi à l’hôtel Columbus pour expliquer ses objectifs.
Projet financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), il a une durée de 5 ans et un budget de 30,5 milliards de Fcfa. Le projet USAID/SIRA vient en soutien à la politique du gouvernement d’intégrer l’apprentissage des langues nationales dans le système éducatif. « Education development center Inc » et plusieurs organisations à l’instar de « School to School International », Save the children, Œuvre malienne d’aide à l’enfance au Sahel (OEMAES), CRC, SOGEMA, l’Institut pour l’éducation populaire ont la charge de conduire ce projet. Placé sous la tutelle du ministère de l’Education nationale, celui-ci va, grâce à « des méthodes performantes », donner aux élèves de 1ère et 2è années publiques et communautaires de langue dominante bamanankan, un environnement propice d’apprentissage favorable.
Selon la directrice Thelma Kelghati, « le projet appuiera plus de 300 000 élèves, 11 500 enseignants et 5 700 directeurs de plus de 6000 écoles des 8 Académies d’enseignement des trois régions ciblées (Koulikoro, Ségou, Sikasso). Dans sa mise en œuvre, le projet se déroulera en trois volets. Ses premières activités porteront sur l’amélioration de l’enseignement – apprentissage de la lecture-écriture – dans les classes concernées notamment grâce à la formation, au suivi et à l’appui technique des enseignants dans l’application des méthodes pédagogiques ainsi que l’utilisation du matériel didactique.
Le deuxième volet s’attache au renforcement et à la consolidation des capacités du ministère de l’Education nationale « afin d’assurer la mise œuvre efficace des interventions en faveur de la lecture-écriture à travers un ensemble de politiques et processus soutenables ». L’implication des parents, des communautés et des partenaires privés dans l’amélioration de l’apprentissage de la lecture-écriture constitue le troisième volet de ce projet. Celui-ci se fera par des campagnes de sensibilisation, de formation des parents, de renforcement des capacités des organisations communautaires et d’établissement de partenariat public/privé en faveur de l’éducation.
Des études réalisées en 2009 et 2015 avaient permis d’évaluer les compétences en lecture des élèves. Ces études « ont démontré des faiblesses importantes dans le niveau des apprentissages ». L’évaluation avec l’outil EGRA en 2009, ciblant 5186 élèves à la fin de la 2è année en 6 langues (français, arabe, songhay, bamankan, fulfuldé et bomu), établit qu’entre 83 et 95% des élèves n’ont pas pu lire un seul mot d’un texte approprié. Une autre étude plus récente, réalisée en 2015, a permis de souligner les mêmes faiblesses d’apprentissage de lecture et d’écriture. Les spécialistes de l’USAID/SIRA pourraient donc avoir la main heureuse dans la lutte contre ce phénomène en préconisant certaines stratégies.
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