La force des Nations Unies présente sur notre sol pourrait accueillir plus de 2000 casques bleus supplémentaires si le Conseil de sécurité adhère à la recommandation formulée récemment par Ban Ki-Moon, patron de l’ONU. Il reste que l’augmentation du nombre des hommes ne devrait occulter d’autres grandes difficultés auxquelles la Minusma est confrontée, notamment le besoin de renforcement des capacités de ses hommes, tant en termes de formation que sur le plan matériel. Mieux, elle a surtout besoin que son mandat soit renforcé pour mieux faire face au terrorisme.
La recommandation du patron de l’organisation mondiale a été rendue publique ce mercredi 2 juin, pendant que le Conseil de sécurité s’apprête à renouveler probablement le mandat de la Minusma à la fin de ce mois. Ban Ki-Moon a en effet demandé au Conseil de renforcer les effectifs de la Minusma de 2000 hommes supplémentaires. Ce qui ferait passer le nombre des casques bleus au Mali à plus de 13000. Cette recommandation, faut-il le souligner, tombe au moment où les casques bleus sont plus que jamais harcelés par les forces du mal qui écument dangereusement le Nord de notre pays. Le Secrétaire général de l’ONU a estimé que les nouvelles recrues devront avoir «des compétences dans la collecte du renseignement, la surveillance, la gestion des explosifs et la protection des convois de marchandises». Ban Ki-Moon demande par ailleurs près de 500 policiers supplémentaires. Ce qui porterait l’effectif policier de la Minusma à environ 2000 personnes. Le but est notamment de «soutenir l’établissement d’unités spécialisées dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational à Gao, Mopti et Tombouctou». Mais, il va beaucoup plus loin, en souhaitant la création d’une «équipe d’intervention spéciale à Bamako, au sein de la police de la Minusma». En attendant la tenue de la session du Conseil de sécurité à la fin de ce mois, laquelle session décidera du sort à réserver au mandat de la force onusienne au Mali, le chef de la Minusma estime que la Mission fasse son autocritique. Changer de stratégie Pour faire face aux menaces et permettre à la Minusma de se tourner davantage vers l’exécution plus efficace de son mandat, le gouvernement malien privilégie une révision conséquente du mandat de la Minusma. L’ONU préconise, elle, une évolution dans sa posture sur le terrain. C’est dire qu’on ne devrait pas s’attendre à ce que la Minusma soit dotée d’un mandat plus robuste, incluant la lutte contre le terrorisme, tel que souhaité par les Maliens. Elle subira toutefois un changement de stratégie de défense qui sera tournée vers l’anticipation. Toute chose qui implique une augmentation des moyens militaires de la Minusma. Outre l’arrivée prochaine d’une unité combattante pour la sécurisation des convois, l’ONU doit se doter de nouveaux équipements, notamment des blindés qui résistent aux mines et des drones pour anticiper les actions terroristes. Mieux, comme Ban Ki-Moon a eu à le souligner dans ses derniers rapports trimestriels sur le Mali, l’accent devra être mis sur le besoin de renforcement des capacités des casques bleus en formation et en matériels. C’est ainsi dire qu’au-delà de l’augmentation des effectifs, tout changement futur de posture de la Minusma reste donc conditionné à l’acquisition de nouveaux moyens plus performants. Cette nécessité s’impose d’autant plus que le mode opératoire des terroristes est de plus en plus sophistiqué.
Rassemblés par Bakary SOGODOGO