Dans le cadre de la Semaine internationale des sourds, l’Association malienne des sourds (AMASOURDS) a organisé, le week-end dernier, une marche pacifique dans le but d’exposer à la population malienne, les problèmes que vivent les personnes sourdes, notamment dans le domaine de l’éducation, de la santé.
La procession est partie du monument Kwamé Krumah à la primature. Sur les banderoles, on pouvait lire des messages comme « Sourd peut tout faire sauf entendre » « application intégrale de la convention internationale des droits des personnes handicapées pour leur pleine participation au développement du Mali ».
Moussa Keïta, directeur exécutif de l’AMASOURDS, a expliqué que c’est la première fois que son association, dont les membres sont nombreux et veulent participer au développement du pays, célèbre cet évènement au Mali.
Dans un mémorandum destiné au Premier ministre, le président de l’AMASOURS, Mamadou Moustapha Magassouba, a rappelé que le Mali étant parmi les pays qui ont participé à l’évolution de la question du handicap à travers le monde, a encouragé les initiatives de mise en place des associations faitières des personnes handicapées, à partir des années 1970. Ainsi l’AMASOURDS, la seule et unique organisation faitière des personnes avec une déficience auditive, a vu le jour le 10 juillet 1989.
Depuis cette date, des réalisations importantes menées par l’Etat, l’AMASOURDS, la communauté internationale et les partenaires ont contribué à l’amélioration sensible des concepts de handicap auditif et des conditions de vie des enfants en situation de handicap auditif. Les acquis salutaires sont entre autres, la création de plusieurs écoles et un centre de détection précoce de la surdité.
Cependant, a-t-il expliqué, malgré l’existence de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (CIRDPH) et sa ratification par le Mali en avril 2008, les personnes handicapées, en général, et celles ayant une déficience auditive, en particulier, font face à beaucoup d’obstacles liés aux difficultés d’orientation de ces enfants dans les établissements secondaires et professionnels.
Il s’agit, entre autres, du manque d’enseignants qualifiés en langage des signes au niveau des établissements secondaires professionnels, du manque d’implication de l’AMASOURDS dans l’élaboration des programmes scolaires au niveau de la Direction nationale de l’éducation spéciale, les difficultés d’orientation des élèves sourds détenteurs du Diplôme d’études fondamentales (DEF) à cause de leur âge avancé, de l’insuffisance d’interprètes qualifiés en langue des signes.
En plus de ces difficultés, il a noté quelques comportements individuels et collectifs liés à ce problème: l’isolement des élèves sourds, le manque d’implication des parents dans l’accompagnement et le suivi scolaire des enfants sourds, l’injustice de certains parents à l’égard de leurs enfants déficients auditifs.... suite de l'article sur L’Essor