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Impact négatif de la crise sur l’activité touristique au Mali : Dans la région de Mopti, le flux est passé de 28 861 en 2011 à 2 379 en 2013
Publié le lundi 3 octobre 2016  |  Le 22 Septembre
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse du CVJR
Bamako, le 21 avril 2016 la CVJR était face a la presse pour présenter son plan d’action 2016-2017
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Ces chiffres ont été révélés par le Directeur national de l’Artisanat, Diadié Hama Sangho, lors de la célébration de la Journée mondiale du tourisme, délocalisée à Sikasso. C’était vendredi dernier dans la salle de conférence du Conseil régional de Sikasso, devant les acteurs du monde de l’artisanat et du tourisme et les cadres du département en charge de ce secteur, mobilisés à l’occasion de la célébration de cette journée, avec en tête la ministre, Nina Walet Intallou. Etaient également présents le Gouverneur de la région, le Maire de la commune urbaine et le Président du conseil de Sikasso.

Cette journée de vendredi a été marquée par une conférence au cours de laquelle deux thèmes ont été présentés. Il s’agit de l’exposé sur les «Potentialités de développement de l’écotourisme dans la région de Sikasso», présenté par Karaba Cyprien Tiénou de la Direction régionale des eaux et forêts et «La paix et la réconciliation», exposé par Diadié Hama Sangho. Lequel a beaucoup insisté les impacts négatifs de la crise malienne sur le secteur du tourisme.

La crise que le Mali a connue en 2012 a quasiment tué l’activité touristique dans notre pays. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, ceux de l’étude sur l’impact des récentes crises politico-sécuritaires sur le secteur du tourisme au Mali, menée en 2014, montrent à quel point le secteur a été affecté.

Tenez-vous bien: «de 140 000 arrivées en 2008, le chiffre est retombé à 100 000 en 2012, soit une baisse de 22%. Les arrivées internationales enregistraient à l’aéroport Bamako Sénou 128 517 arrivées en 2008, contre 53 840 en 2013. A l’aéroport Hambodédjo de Mopti, on enregistre 38 806 arrivées en 2008, contre 686 en 2013.

A Mopti, épicentre du tourisme malien, le flux est passé de 28 861 en 2011 à 2 379 en 2013, soit une baisse de 91,75% en trois ans. La région a enregistré le plus fort taux de licenciements et de mises en chômage technique».

A en croire le conférencier, malgré ce tableau sombre, la Venise malienne est mieux lotie que les régions de Tombouctou et de Gao. Ce qui lui a fait dire que cela prouvait à suffisance l’importance de la paix sur l’activité touristique. En effet, selon Sangho, la sécurité des personnes et la sécurisation des circuits, le calme et la tranquillité de l’espace, la compréhension et l’accompagnement des populations sont des conditions indispensables à la réalisation de l’activité touristique dans une culture de paix respectueuse des Droits de l’Homme.

Dans son exposé, en définissant le tourisme, il a expliqué que, selon les spécialistes, il «comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel, pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité».

Ainsi parle-t-on de tourisme culturel, environnemental, de découverte, d’affaires, d’agrément, de loisirs, d’écotourisme. Selon lui, l’activité implique un cadre multi acteurs, composé de transporteurs, d’hôteliers, de restaurateurs, de législateurs, de guides et autres personnes impliquées dans l’industrie touristique. C’est pourquoi il a regretté que la crise qui a affecté le Mali depuis janvier 2012 ait eu pour conséquences la fermeture totale ou partielle des établissements d‘hébergement, leur occupation comme quartier général par des terroristes, le renvoi ou la mise en chômage technique d’employés, un fort taux d’endettement des promoteurs et des jours difficiles pour les guides et autres prestataires du secteur.

C’est la raison pour laquelle il a invité le département en charge du tourisme à s’atteler à la mise en place d’une politique incitative en faveur de la promotion du tourisme. Il a proposé des pistes, comme la promotion de l’entreprenariat privé et l’organisation de circuits pour les tours opérateurs, à la découverte du riche patrimoine culturel, historique et touristique de notre pays.

Selon lui, cette volonté politique doit être soutenue par un battage médiatique intense, à travers tous les canaux disponibles, pour lutte contre les préjugés tapageurs et de nature diffamatoire sur la destination Mali. Signalons qu’avant la crise, l’artisanat comptait 171 corps de métiers et impliquait 4 à 5 millions d’artisans actifs, avec les compagnons et les apprentis.

Magnifiant le rôle des artisans dans la défense de l’image du pays à travers le monde, Diadié Hama Sangho a demandé de leur offrir des espaces de promotion dédiés à cette fin, comme les marchés, les foires exposition et les salons, qui sont des espaces de socialisation où «l’homme rencontre l’homme pour construire des amitiés solides».

Pour sa part, le deuxième conférencier a débuté sa présentation en incitant les gens à venir découvrir les potentialités touristiques de la région de Sikasso. Selon lui, elle en regorge, avec chacun sa spécificité. Il a cité notamment les grottes de Missirikoro, qui sont munie d’une entrée naturelle sous forme de la carte de l’Afrique. Il y a également les chutes de Farako et celles de Woroni, qui ont reçu la visite de la délégation, en compagnie de la Première Dame.

Dans l’après-midi de vendredi, quelques sites ont été visités par la délégation ministérielle. Il s’agit notamment du Centre sénoufo pour la recherche, du Mamelon Kulu et du Palais royal de Keletigui Berthé et du mur du Tata de Sikasso.

Youssouf Diallo, Envoyé spécial
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