Avec le silence caractéristique de nos us et coutumes locaux, finalement ceux qui parlent peuvent facilement se faire bonne presse. 450 000 miches de pain seraient consommées par jour, rien que dans le district de Bamako. Selon nos chiffres, le pain sert d’aliment de base pour environ 96% de Maliens. C’est parce que ces millions de citoyens méritent la qualité irréprochable d’un pain produit dans les conditions d’hygiène et de respect des procédés de distribution adéquats, qu’il est temps de recentrer le débat sur la confusion entretenue jusqu’à récemment. Le cadre de concertation de la filière pain est bien là pour jouer un rôle d’avant-garde, de préservation du pouvoir d’achat des foyers maliens, vu l’importance du pain dans nos habitudes alimentaires nationales.
Il y a de cela 9 ans, invités par les pouvoirs publics à statuer sur la fixation du prix du pain suite à la hausse du prix du blé, les acteurs de la filière pain que nous sommes, avaient proposé de diminuer le poids des baguettes de 25% pour compenser l’augmentation du prix de la farine d’alors, de 17% et ainsi garantir le prix au consommateur. Des marges bénéficiaires étaient dégagées pour distributeurs et revendeurs. Jusqu’en ce mois de septembre 2016, ces mêmes résolutions sont dûment respectées par nos acteurs professionnels, malgré le flux défavorable des cours du blé dans le marché mondial. Poussés par la quête effrénée du profit, ces acteurs secondaires à présent nous réclament le beurre, l’argent de celui-ci et la fille de la bergère !
Pis, vis-à-vis d’agents informels, non initiés aux méthodes et normes professionnelles de la production, la manipulation et la distribution d’une denrée aussi stratégique que le pain, parler de concurrence déloyale même ne rendrait pas le désarroi de notre cellule interprofessionnelle. Dans le souci de restituer au consommateur du pain son droit à un produit fini de qualité, il est grand temps que les pouvoirs publics