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SOS pour la Sauvegarde du fleuve Niger et de ses ressources au Mali : Le fleuve Niger nourrit 85% de la population malienne
Publié le jeudi 23 mars 2017  |  L'Officiel
Cérémonie
© aBamako.com par FS
Cérémonie d`inauguration de la rue 132 de Badalabougou
La cérémonie d`inauguration de la rue 132 de Badalabougou a eu lieu le 25 Juillet 2016. Photo:Le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable s’appelle Mme Kéïta Aïda M’Bo
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Au Mali, le fleuve Niger subit, au niveau des grandes villes, de fortes pressions dues à leur urbanisation rapide et une croissance démographique et spatiale qui n’a pas été accompagnée d’un plan d’urbanisation conséquent. Les distorsions nées de l’insuffisance et/ou l’inadéquation des infrastructures d’assainissement, la mauvaise gestion des déchets domestiques, artisanaux, commerciaux, industriels et de la croissance urbaine font que c’est le fleuve Niger qui reçoit, en dernier lieu, tous ces déchets, sans aucun traitement préalable. La question de la pollution des eaux du fleuve Niger se pose, du coup, avec beaucoup d’acuité. Aussi, certains travaux menés par les chercheurs de l’Institut d’Economie Rurale (Ier) ont permis d’établir la relation entre la pollution et le degré d’infestation des végétaux flottants, notamment la jacinthe, la laitue d’eau, la massette, la fougère d’eau…
Dans le souci d’une meilleure gestion de la pollution des eaux du fleuve Niger, l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) a entrepris, à partir de 2016, une étude globale sur la pollution des eaux du fleuve Niger, particulièrement dans le Niger supérieur. Objectif ? Chercher à mieux comprendre le phénomène de pollution dans l’optique de mettre en place des stratégies de lutte non seulement contre la pollution d’eau, mais également pour la préservation du fleuve en tant qu’entité vitale du pays.
Pour ce qui concerne le bassin du fleuve Niger, il est apparu que les questions importantes de gestion des ressources se posent en termes (surtout) de participation et de responsabilisation des acteurs locaux à cette gestion. Ce qui fait de la connaissance des menaces pesant sur le fleuve et leur large diffusion (auprès des communautés riveraines) un préalable. Voilà pourquoi l’ABFN a entrepris une série d’ateliers de renforcement des capacités des populations (décideurs, leaders d’opinion, usagers…) en matière de sauvegarde du fleuve Niger et de ses ressources au Mali. Ces ateliers se sont déroulés, tour à tour, dans les cercles de Yanfolila, Kangaba, Kati, Koulikoro, Ségou, Niono, Macina, Baroueli, soit au total 94 communes.
C’est ce processus débuté le 27 février dernier, qui s’est achevé le lundi 13 mars 2017, par l’atelier national qui s’est déroulé à Bamako ; une rencontre qui s’est tenue dans les locaux de l’ABFN, sous la présidence du Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Mme Keïta Aida MBO. Parmi les participants à cette session figuraient des acteurs des collectivités territoriales, des représentants d’organisations de la société civile et des représentants des services techniques de l’Etat.
Dans son mot de bienvenue, M. Abdourhamane Oumarou Touré, Directeur Général de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger, est revenu sur les objectifs d’un processus qui a débuté, il y a plusieurs semaines, et qui vise, selon lui, à sensibiliser les communautés actrices et intervenants sur le fleuve. «Après avoir fait le tour de 94 communes, on a souhaité boucler ce processus par une cérémonie placée sous la présidence du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable», a souligné le DG de l’ABFN.
«Le sujet qui nous réunit ce matin, en l’occurrence la sauvegarde du fleuve Niger, est certainement une des questions les plus préoccupantes de l’heure. Cette sauvegarde renvoie à la problématique même de la survie, au regard de la place qu’occupe le fleuve Niger dans la vie de chaque malienne et de chaque malien», a déclaré le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable.
«La situation actuelle du fleuve Niger pose un grave problème d’assainissement, au regard de l’usage actuel que nous faisons de ce fleuve Niger, transformé, par endroit, en un dépôt de déchets ménagers, artisanaux, industriels, sans traitement préalable adéquat», alerte Keïta Aida MBO, qui salue, au passage, la démarche de l’ABFN qui a pris l’initiative d’organiser ces ateliers de renforcement des capacités des acteurs tout à fait opportuns.
Ces ateliers que les techniciens de l’ABFN animent, depuis des semaines, ont permis, selon Keïta Aida MBO, d’identifier plusieurs risques et menaces dont, entre autres : la dégradation des têtes de sous bassins, l’orpaillage par drague dans les cours d’eau, le déboisement, le maraichage et la confection de briques sur les berges. L’exploitation de sable et gravier, la non application des textes, la passivité des autorités communales, le chômage, la non diffusion des textes relatifs à la protection de l’environnement, l’insuffisance d’information sur le fleuve, sont d’autres défaillances relevés lors de ces ateliers.
Ces différentes rencontres ont débouché sur un certain nombre de propositions faites par les participants, en vue d’endiguer les menaces et risques recensés. Il s’agit, entre autres, de la mise en place de comités de sous bassins, de ressources du fleuve, l’inscription d’actions de sauvegarde dans les PDSEC, l’instauration de taxe de prélèvement pour financer ou soutenir des actions de sauvegarde du fleuve.
Oumar Diamoye
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