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Gouvernement Abdoulaye Idrissa Maiga ou la défaite annoncée d’IBK en 2018: Sept probables raisons d’une délacée du Président sortant
Publié le mardi 18 avril 2017  |  Infosept
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© aBamako.com par A S
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Les partisans d’IBK qui croyaient qu’il allait changer le fusil d’épaule, à la veille de ce sixième remaniement, ont fini par déchanter. Ils ont été tellement déçus que beaucoup d’entre eux se prépareraient déjà à lui infliger un revers cuisant en 2018. Le Gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maiga semble loin d’être l’équipe qui sera à même de relever les immenses défis auxquels le pays est confronté.

L’équipe sortante qui a été incapable de résoudre les crises socio-sécuritaires a été, contre toute attente, largement reconduite. Par cet énième remaniement ministériel, IBK aura fini par persuader les caciques de sa propre formation politique qu’il a un autre agenda. Il aura également convaincu les partis de la Convention de la Majorité Présidentielle, CMP, qu’il ne compterait pas sur eux uniquement. Voici sept probables raisons d’une déroute d’IBK aux élections Présidentielles de 2018.

Première raison, le choix du PM. Réputé être intègre et rigoureux, Abdoulaye Idrissa Maiga serait, pour certains, arrogant et fier. Distant du parti des tisserands, malgré le poste de premier vice-président qu’il occupe, il aura de la peine à mobiliser le RPM autour d’IBK. A son impopularité au sein du RPM, il faudrait ajouter sa rivalité avec Bocari Tréta et aussi et surtout la sortie du gouvernement de trois caciques, à savoir, Ousmane Koné, Mahamane Baby et Mme Sangaré Oumou Ba. Le mécontentement au sein des tisserands démobiliserait les militants du parti aux prochaines élections et hypothéquerait les chances de réélection d’IBK en 2018.

Deuxième raison, la marginalisation des partis de la CMP
Une bonne partie des formations de la CMP se dit aujourd’hui trahie, à commencer par le RPM, d’où d’ailleurs la sortie peu habituelle d’un journal très proche du pouvoir, qui ne se prive plus de tirer à boulets rouges sur le régime qu’il a pourtant défendu bec et ongle. Ensuite l’ADEMA, la deuxième force politique de la CMP. Certains caciques de l’ADEMA ont vu d’un mauvais œil le renforcement de la tendance des ex membres du MIRIA qui compte aujourd’hui deux sur les trois ou quatre ministres du parti. Quid des autres membres de la CMP qui ont vu leur parti soit, mis à la porte comme le CNID de Me Mountaga Tall, soit privé de portefeuilles ministériels ou réduit à leur simple expression.

Troisième raison, la non-participation de la CMA au gouvernement
Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA, est un acteur incontournable pour la paix et la stabilité au Mali. Son refus de participer au gouvernement, non seulement, ne faciliterait pas le retour de la paix et de la stabilité au septentrion, mais aussi et surtout, ne serait pas du goût des partenaires, comme la MINUSMA et les capitales occidentales. L’espoir de la gestion de la crise du nord étant l’une des raisons du plébiscite d’IBK en 2013, sa non-résolution compromettrait ses chances de rempiler en 2018.

Quatrième raison, le retour de Tiéman Hubert Coulibaly
Beaucoup sont les maliens qui s’interrogent sur les raisons du retour de Tiéman Hubert Coulibaly au gouvernement. Chassé comme un mal propre après le cinglant revers infligé aux Forces Armées Maliennes à Nampala en juillet 2016, il vient de signer son retour de la plus belle des manières avec un ministère régalien, celui de l’Administration territoriale. Ce retour est interprété, par bon nombre de Maliens, comme un mépris au peuple et aurait fini par convaincre les derniers partisans d’IBK, que ce dernier est illisible.

Cinquième raison, le scepticisme des partenaires sociaux.
La première réaction des syndicats, qu’ils soient de la santé ou de l’éducation, après la composition du gouvernement a été circonspecte. Ils ont été plus sceptiques encore quand ils ont vu figurer dans ce gouvernement des anciennes têtes qui avaient atteint leur seuil d’incompétence et de nouveaux visages qui n’en demeurent pas moins médiocres parce que déjà vus ailleurs. Comme pour dire que les partenaires sociaux ne s’attendent pas à de miracles de la part de ce gouvernement qui peine à redonner de l’espoir.

Sixième raison, la grogne sociale qui ne faiblit pas
Considéré avant sa formation comme le gouvernement de la dernière chance, l’équipe Abdoulaye Idrissa Maiga a été perçue comme la montagne qui aurait accouché d’une maigre souris, brisant ainsi l’ultime espoir des derniers partisans d’IBK. Malgré les gestes d’apaisement du nouveau PM à l’endroit des syndicalistes, on ne constate aucun fléchissement dans la détermination des grévistes à poursuivre leur mouvement.

Septième raison, le scepticisme des partenaires financiers et de la communauté internationale
Formé au lendemain de la Conférence d’Entente Nationale, le Gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maiga devrait, en principe, amener les partenaires à espérer la mise en place d’une équipe à même de s’atteler à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Cependant, le refus de la CMA de figurer dans cet attelage gouvernemental pourrait amener plus d’un partenaire à douter des chances réelles d’une sortie de crise à court moyen terme.
En somme, le gouvernement d’Abdoulaye Idrissa Maiga, n’ayant pas obtenu l’adhésion d’un grand nombre de citoyens, roule désormais sur des œufs. Sa réussite peut relever du miracle, compte tenu de sa configuration et du contexte sociopolitique dont il a hérité.

Youssouf Sissoko
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