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Pénurie de citron à Diéma : Le blues des Ménages
Publié le mardi 27 juin 2017  |  L’Essor
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© aBamako.com par mouhamar
Visite de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) à Kidal
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine s`est rendue ce vendredi à Kidal, pour s`enquérir de conditions de vie des populations.
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Les commerçants préfèrent rallier d’autres cieux avec leurs cargaisons au grand dam des ménagères inquiètes pour leurs préparations culinaires qui sont assaisonnées par ce fruit. Le carême qui s’annonce décuple les angoisses

Le citron a des vertus médicinales que nul n’est sensé ignorer, c’est un bon stimulant, un remède efficace contre le rhume et autres malaises, à cause de la vitamine C qu’il renferme. En cas de fièvre, il faut se le frotter sur le corps. Il contribue au dégraissage des personnes obèses. Aucune partie du citron, ni du citronnier n’est à jeter, du fruit aux feuilles en passant par les écorces. Cet épineux plus adapté aux zones tropicales, résiste peu aux conditions climatiques du Sahel. Il a une durée de vie qui atteint parfois jusqu’à 100 ans. Le citron, selon certaines personnes, permet de se protéger contre les mauvais sorts, il faut en conserver permanemment un sur soi. Quand l’enfant a la toux, il faut diluer dans un litre d’eau attiédie un paquet de bonbon pectoral appelé « sogo sogo bonbon », y presser le jus de deux à trois citrons. Donner à boire à l’enfant, un bol rempli, au moins trois fois par jour, la consommation est calculée en fonction de l’âge du malade. Il guérit l’ulcère. Pour cela, prescrivent certains connaisseurs, il faut subir un traitement qui s’étale au maximum sur trente jours. Au premier jour, presser un citron dans un verre sans y ajouter d’eau, ni de sucre et boire le liquide. Au deuxième jour, il faut deux citrons, ainsi de suite, jusqu’au trentième jour, où il faut prendre trente citrons. Par contre d’autres voient le citronnier comme porteur de malheur, ils pensent que la présence de cet arbre favorise la désertion de la maison par ses occupants.

La popularité du fruit en raison de ses nombreuses vertus médicinales est devenue telle qu’aujourd’hui à Diéma, si on vous dit que le remède de votre maladie réside dans le citron, vous risquerez de mourir sans en avoir un seul fruit, car il n’en existe nulle part sur le marché. Cette disparition du citron est liée à plusieurs facteurs. D’abord, il y a les effets collatéraux de la sécheresse qui ont influé négativement sur la flore. Cette année, les pluies ont été non seulement insuffisantes, mais aussi mal réparties dans l’espace et dans le temps. Ce déficit pluviométrique a eu des conséquences fâcheuses sur la production fruitière de façon générale. La production annuelle du citron dans le cercle de Diéma qui était estimée à 10 tonnes a considérablement diminué cette année. Le peu de citron produit dans le cercle est acheminé à Kayes ou ailleurs, ce qui concourt à la raréfaction du précieux fruit convoité par des milliers de consommateurs.

A Kayes, le citron est vendu cher, un petit tas de 3 unités est vendu à 200 Fcfa. Des quantités importantes de citron provenant principalement de la Région de Sikasso et autres localités du pays, sont acheminées jusqu’au Sénégal, où le fruit est utilisé à d’autres fins. Notamment dans la fabrication de bonbons, de jus etc ou conditionné dans des sachets destinés à la vente. Ces sachets de citron en poudre sont disponibles partout sur les marchés, mais le problème est que ce produit ne convient pas à tous. Certains n’en veulent pas pour diverses raisons. Modibo le planteur explique que certaines espèces d’arbres ne réussissent pas dans leur localité. Parmi eux, figurent le manguier et le citronnier, les termites attaquent leurs racines depuis le sous sol, explique-t-il. Ils assèchent et meurent au bout de quelques années. Il faut les entretenir et les soigner constamment. L’entretien des citronniers et des manguiers, demande assez de moyens, il faut disposer d’une source permanente d’eau pour les arroser régulièrement, convient-il.

Adama Diallo, directeur de la Radio Kaarta soutient que cet arbre a besoin suffisamment d’eau pour s’épanouir. Plus on l’arrose, plus il produit des fruits. L’abondance d’eau protège les racines du citronnier contre les termites. Par contre Adama B. Coulibaly, le représentant du service local du Commerce et de la Concurrence, pense qu’il faut faire la promotion des arbres fruitiers, les planter partout et les entretenir. Si dans chaque maison, poursuit-il, il existe un arbre fruitier (manguier, goyavier, citronnier), cela allait soulager les parents, qui souvent, sont obligés d’acheter chers des fruits pour leurs progénitures. Avec l’approche du carême, cette femme se fait des soucis, car son mari ne prend jamais la bouillie préparée sans citron. Les citronniers d’Amadou lui rapportaient plus de 40.000 Fcfa de recettes par semestre, mais actuellement ils ne produisent que de maigres fruits fades. D’après lui, chaque fois qu’il les voit, il secoue la tête en signe de regret.

Les commerçants de Sikasso refusent de servir les marchés de Diéma. Ils préfèrent rallier directement Kayes et Nioro du Sahel pour y vendre leurs stocks de fruits et légumes. S’ils pouvaient faire escale à Diéma avec leurs produits pour servir les populations, cela allait résoudre un peu la crise de citron que connaît actuellement le cercle de Diéma. Les commerçants de Kita et de Kati, eux, débarquent avec des camions remplis de mangues, dont certaines sont endommagées par la forte chaleur. Donc, où qu’elles se tournent les ménagères n’ont pas très souvent la chance de satisfaire les plaisirs légitimes des enfants qui veulent savourer les fruits du terroir ou ceux provenant d’autres contrées lointaines. Les prix appliqués sont prohibitifs à cause de la pénurie.

Ouka BA

AMAP-Diéma
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