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22 septembre 1960- 22 septembre 2017 : Le président de l’UM-RDA, Dr Ibrahim au sujet du leadership d’IBK
Publié le lundi 25 septembre 2017  |  Le 22 Septembre
Rentrée
© aBamako.com par A.S
Rentrée politique du parti UM-RDA Faso Jigi
Bamako, le 30 janvier 2016. Le parti UM-RDA Faso Jigi a effectué sa rentrée politique.
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« L’articulation de son projet pour le Mali s’inscrit dans la même direction que le Président Modibo Keita », estime Dr Ibrahim Boubacar Bah. Dans une interview qu’il nous a accordée volontiers à l’occasion de la commémoration du 57ème anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale, le président de l’UM-RDA, Dr Ibrahim Boubacar Bah nous témoigne de ce qu’il sait de la lutte héroïque du premier Président du Mali indépendant et fait un lien avec le combat d’Hercule de l’actuel Président Ibrahim Boubacar Keita
Journal 22 Septembre : Monsieur le président, le Mali a commémoré, le vendredi 22 septembre, le 57ème anniversaire de son accession à la souveraineté nationale. Que vous inspire cette date historique ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Ce qui m’inspire cette date, c’est d’abord exprimer ma reconnaissance et celle de l’UM-RDA, de mes prédécesseurs et tous nos doyens et inspirateurs, pour tout ce qu’ils ont pu faire pour ce pays. C’était à travers une lutte héroïque, un combat sans merci contre l’autorité coloniale qu’ils ont pu arracher, j’allais dire de haute lutte, cette indépendance. Pour nous c’est une source de fierté et une source d’inspiration par rapport à nous-mêmes de ce que nous devons faire pour notre pays. Je suis d’autant plus inspiré que par rapport aux problématiques actuelles de notre pays, nous sommes face à un problème crucial d’unité du pays, de maintenir l’intégrité territoriale du pays. Nous sommes en face d’un problème crucial de sécurité du pays et pour tout ceci de la manière que l’Union Soudanaise RDA a dirigé le pays au cours des 8 années de 1960 à 1968. C’est vraiment des sources incomparables d’inspiration pour la gestion de la situation que nous vivons aujourd’hui. C’est vrai que le temps évolue, les données ne sont plus les mêmes, mais il faut quand même y puiser et adapter ces recettes à la situation d’aujourd’hui.
Journal 22 Septembre : Est-ce que les idéaux d’alors ont été poursuivis par les dirigeants qui ont l’ont succédé ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Je pense que d’une façon ou d’une autre tous ceux qui ont dirigé le Mali après se sont, dans une large mesure, inspirés des idéaux du Président Modibo Keita et de ses compagnons. L’on peut le constater par exemple en matière de patriotisme. C’est difficile de contester que tous ceux qui ont dirigé le Mali sont allés dans le sens du patriotisme.
Journal 22 Septembre : Voulez-vous dire que même le Président Moussa Traoré a été un patriote ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Tout à fait. Je ne prends pas dirigeant par dirigeant pour dire ceci ou cela, mais d’une manière générale, le Président Modibo Keita a été une source d’inspiration pour chacun de ses successeurs, chacun avec son tempérament à agir pour le peuple. Tous ceux qui ont eu la destinée du pays après Modibo ont voulu défendre l’intégrité territoriale du Mali. Lorsque que vous voulez défendre l’intégrité territoriale, vous êtes patriotes. Lorsque vous voulez faire une diplomatie de non alignement, c’est une forme de patriotisme.
Journal 22 Septembre : Alors comment expliquer le putsch de 1968 ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Ce n’est plus important d’entrer pas dans ce commentaire. Il faut aujourd’hui se contenter de ce que nous soyons dans une ère de démocratie. Cependant, il faut retenir que cette démocratie s’acquiert, mais elle s’entretient aussi. Il faut que cette démocratie soit maintenue. Nous avons vu qu’en 2012 nous avons été confrontés à une situation qui a failli mettre en mal notre démocratie. Il faut maintenant aller de l’avant.
Journal 22 Septembre : Au temps de l’US-RDA, il n’y avait pas de démocratie monsieur le président ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Il n’y a pas eu effectivement d’élections, mais dans toute la vie des hommes, on part d’une situation donnée pour évoluer par rapport à cette situation. Ceux qui se sont battus pour avoir l’indépendance vont dans l’optique quand même de la démocratie. Ils ont arraché l’indépendance, créé une armée pour défendre le pays et pour le bien-être du peuple. Ce qui était important à cette époque, c’était de défendre les intérêts du pays. Le Président Modibo Keita et ses compagnons ont défendu les intérêts du Mali, notamment en créant une monnaie nationale, des entreprises d’Etat, en donnant au pays un tissu industriel. Aussi, ils sont allés à la promotion des besoins de base, notamment par l’agriculture. Ce sont des acquis importants à leurs actifs. Les choses s’amélioraient progressivement à l’époque. Rappelons que le fameux sommet francophone de La Baule n’était pas de l’ère Modibo Keita. Chaque époque apporte son lot de plus et son lot de problèmes.
Journal 22 Septembre : Monsieur le président, est-ce que vous pouvez nous détailler quelques grandes réalisations de l’ère US-RDA qui ont servi au peuple malien ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : D’abord l’US-RDA a travaillé dans l’optique de l’unité du pays. C’est ce que nous nous évertuons à préserver aujourd’hui. L’US-RDA s’est occupé également d’avoir des dispositifs économiques autonomes. Le tissu industriel avec une trentaine d’unités industrielles et l’économie malienne étaient détenus par les Maliens et pour les Maliens. Ça faisait la fierté du Mali. C’est absolument un plus important. La création de la monnaie nationale, le franc malien, a également servi à beaucoup de choses. Même si l’on a rencontré des difficultés dans la gestion de ces unités industrielles, on peut dire que politiquement, l’Union Soudanaise RDA a donné un pan à l’unité nationale, à la sécurisation du pays et à des avancées économiques.
Journal 22 Septembre : Monsieur le président, est ce que la 3ème République a suffisamment fait quelque chose dans la réhabilitation du Président Modibo Keita ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Absolument. La troisième République a fait beaucoup dans la réhabilitation de Modibo Keita. Le Président Alpha Oumar Konaré a fait quelque chose avec le Mémorial Modibo Keita. Le Président Amadou Toumani Touré a poursuivi dans la même direction par la commémoration du cinquantenaire de Modibo Keita. C’est le Président Ibrahim Boubacar Keita qui a amplifié, à travers une série d’activités dont le centenaire de Modibo Keita, le baptême de l’Aéroport international Président Modibo Keita, et très honnêtement à travers l’appui qu’il ne cesse d’apporter à notre parti l’UM-RDA.
Vous constaté aisément que notre parti est constamment représenté dans le Gouvernement depuis l’accession du Président IBK à la Magistrature Suprême, tout comme la représentation de nos cadres dans plusieurs autres postes de responsabilités à l’instar de moi-même comme conseiller spécial du Président de la République, chargé des questions économiques. Pour nous, même la confiance portée sur le doyen Baba Akhib Haidara pris intitue personae en fonction de ses qualités n’est pas étrangère à son appartenance au parti. Ce qui est très confortant pour nous. Nous avons beaucoup de reconnaissances envers le Président Ibrahim Boubacar Keita.
Journal 22 Septembre : Est-ce que la vision du Président Ibrahim Boubacar Keita s’inscrit dans la logique de celle du Président Modibo Keita ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Parfaitement. Si vous regardez son projet présidentiel « Le Mali d’abord », il est articulé sur le retour de la sécurité. C’est le premier pan appuyé par une diplomatie très active. Le deuxième pan, c’est absolument l’économie et le troisième pan c’est de retrouver un Mali nouveau. Donc l’articulation de son projet pour le Mali s’inscrit dans la même direction que le Président Modibo Keita. Il a fait face à deux défis en 2013. Le premier était d’ordre politique, institutionnel et sécuritaire et le second était la récession économique.
Il a trouvé un pays avec une croissance négative, c’est-à-dire un pays qui allait dans le sens de l’appauvrissement, et les actions qu’il a menées avec les gouvernements successifs ont permis au pays progressivement de retrouver le chemin de la croissance. La richesse du pays a augmenté progressivement. Malgré le contexte qu’il a hérité, personne n’a pu faire mieux que lui. En 2013, il a eu un taux de croissance de 1,7%, un taux de croissance de 7,2 % en 2014, en 2015 un taux de croissance de 6%, 5,8% en 2016, et on a prévu un taux de croissance de 5,2% en 2017. Donc toujours des taux de croissance au-dessus des taux de progression démographique. Ça veut dire que le pays dégage un surplus pour l’investissement. Le pays s’est progressivement enrichi avec le Président IBK avec des supports de croissance.
Le premier moteur de cette croissance, c’est l’agriculture et ensuite les investissements. On peut dire que dans une très large mesure, IBK a réussi en ce qui concerne l’économie et je le dis sur la base des statistiques probantes, je n’invente pas. Le FMI, lors de sa dernière revue, a dit que le Mali a une croissance rigoureuse et les perspectives en matière de croissance sont bonnes. Le Fonds monétaire a également noté que la progression des recettes est satisfaisante, plus satisfaisante que dans n’importe quel autre pays de l’UEMOA. Parce qu’au moment où le taux de croissance des recettes atteint 1% du PIB au Mali, dans certains autres pays de l’UEMOA c’est -0,2%. Donc il n’y a pas de doute que le Mali a obtenu des performances en matière de croissance.
Journal 22 Septembre : A quoi toute cette croissance a servi ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Cette question se pose. Certains disent qu’on ne mange pas la croissance. Mais on utilise le produit de la croissance. Dans notre cas, ce produit de la croissance a été utilisé comment ? Par exemple, nous avons un pays fiscalement handicapé dans beaucoup de ses régions en raison de l’insécurité. Ces régions sont obligées de vivre sur l’économie des autres régions et sur les taxes au cordon douanier. Donc avec une base fiscale moins importante, les recettes ont été plus importantes, et ces recettes ont permis de couvrir les dépenses pour renforcer les forces de défense et de sécurité, renforcer en matière de motivation et d’équipements des militaires et renforcer en matière de montée en puissance de renforcement de capacités des forces armées. Cette augmentation de richesse a également été utilisée en partie pour améliorer considérablement les conditions des fonctionnaires avec les revendications catégorielles. Madame le ministre en charge du Travail et de la Fonction publique l’a relevé : « Depuis 2013 à cette date, on a dépensé pratiquement le montant de 89% milliards pour améliorer la situation des travailleurs ». Je pense que avec ça on s’est bien sécurisé
Journal 22 Septembre : Si l’on comprend, vous dressez un bilan positif du Président IBK, mais le talon d’Achille du pays demeure l’insécurité?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : C’est réel. Le talon d’Achille du Mali demeure l’insécurité, c’est aussi réel que les progrès ont été plus importants au plan économique qu’au plan de la sécurité. Ceci est lié à la complexité des problèmes. A un moment donné en 2013, au problème de la rébellion s’est ajouté celui du terrorisme. Et l’accord de paix signé est diffèrent des autres accords que le Mali a connus. Il y a plusieurs parties prenantes dans le processus et malheureusement l’Etat malien est pris au même titre que tous les autres. Aussi, la mise en œuvre de cet accord ne dépend pas seulement du Mali, ce qui explique le retard. Les progrès existent, beaucoup d’efforts ont été faits.
Journal 22 Septembre : Avec la nouvelle donne de la force conjointe du G5 Sahel et son opérationnalisation, est-ce qu’on pourrait être optimiste ?
Dr Ibrahim Boubacar Bah : Moi je suis parfaitement optimiste. Avec la densité des forces déjà déployées au nord et les 5000 hommes du G5 Sahel attendus, il est évident que les quartiers d’insécurité seront limités. Il ne reste aujourd’hui qu’à boucler les besoins en ressources financières et en équipement. Je suis convaincu que si les besoins en ressources seront bouclés, la force conjointe sera à même de faire régresser l’insécurité.
Entretien réalisé par
Chahana TAKIOU et Daniel KOURIBA
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