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Kidal : Les enfants reprennent le chemin de écoles
Publié le vendredi 20 octobre 2017  |  L’Essor
Kidal,
© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali
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Une vingtaine d’écoles encadrant plus de 1600 élèves ont officiellement rouvert leurs portes

Les élèves ont repris le chemin des classes dans la capitale de l’Adrar de Iforas et d’autres localités de la Région de Kidal depuis le 12 octobre dernier. A l’occasion du lancement de l’année scolaire, la 8è Région administrative a connu une effervescence particulière avec la présence du ministre de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf, accompagné du gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, installé depuis le 15 septembre dernier dans sa circonscription administrative. La cérémonie a réuni, outre les responsables administratifs et politiques, le chef de bureau régional de la Mission des Nations unies, Christophe Sivillon, les chefs de fractions, les chefs coutumiers et les représentants de la société civile.
La réouverture des classes est un signal fort dans le processus de paix et de réconciliation et surtout dans le retour progressif de l’administration à Kidal. Le gouvernement a fourni de gros efforts depuis août dernier pour installer le gouverneur. Il faut rappeler que les écoles dans cette Région septentrionale étaient fermées depuis 2012, privant ainsi des milliers d’enfants de leur droit fondamental à l’éducation.

Plus d’une vingtaine d’écoles. L’éducation intègre les priorités du gouvernement et des groupes armés qui ont pignon sur rue dans la région. Les actions des deux parties ont convergé vers la réouverture des classes. Sur la soixantaine d’écoles, tous cycles confondus, que compte Kidal, plus d’une vingtaine ont rouvert leurs portes. Avant la crise, les effectifs des élèves de la Région étaient estimés à près de 6000. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 2 280 élèves recensés sur lesquels 1 697 ont repris le chemin de l’école.
Et c’est le Complexe scolaire Baye Ag Mahaha qui a abrité la cérémonie d’ouverture officielle des classes à Kidal. Pour le directeur de l’Académie de Kidal, Ibrahim Ag Mohamed, cette rentrée constitue l’aboutissement de plusieurs mois de travail d’arrache-pied pour reconstituer les dossiers scolaires et académiques détruits pendant la crise et surtout d’évaluer la situation matérielle et sécuritaire de la ville de Kidal. «Cette reprise est un espoir pour les enfants de se mettre à l’abri des tumultes de la rue, de la violence et d’emprunter le chemin de l’avenir, donc de l’école», a-t-il indiqué.
Christophe Sivillon a expliqué que «la présence du gouverneur à Kidal et la prochaine mise en place des Autorités intérimaires démontrent la volonté des parties signataires de l’Accord d’aller de l’avant dans la mise en œuvre». Le chef du bureau local de la mission onusienne, El Hadji Ibrahima Boly Diène a fait chorus en rappelant les récentes avancées dans les discussions entre la Plateforme et la CMA pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Il faut noter que la MINUSMA s’est engagée à financer deux grands projets de réhabilitation et d’équipement de 56 salles de classe, 16 latrines, 8 directions dans les cercles de Kidal et Tessalit pour plus de 240 millions de Fcfa.

Le système de tutorat. Mohamed Ag Erlaf a visité certaines classes de Kidal et Tessalit et s’est réjoui des dispositions prises par les autorités régionales pour une bonne reprise des classes. Natif de Kidal, le ministre rappellera l’importance particulière de cette rentrée pour la Région et surtout dans le processus de retour de la paix.
«Plusieurs milliers d’enfants ont attendu impatiemment ce jour. Aujourd’hui c’est fait, les enfants de Kidal comme partout, à travers le pays, renouent avec l’école. Cette reprise concerne pour le moment certaines villes de la Région mais à terme toutes les salles de classe seront réhabilitées et occupées par les enfants avec le retour progressif des familles déplacées ou réfugiées au delà des frontières du pays. La reprise se fera progressivement pour les autres écoles suivant l’évolution de la situation sécuritaire, a précisé le ministre.
Ouvrant solennellement les classes, Mohamed Ag Erlaf a transmis à la population le message de paix du président de la République. «La place des enfants est à l’école, non sur les champs de bataille, ni dans la rue» a-t-il martelé.
Pour le gouverneur, il s’agit d’une avancée. C’était un défi à relever surtout après près de 5 ans de fermeture. «Les besoins à couvrir dans le secteur de l’éducation dans la Région sont nombreux. Il y a des travaux de reconstruction et de réparation à faire dans les écoles, du mobilier à acquérir, du matériel didactique à reconstituer et un programme à adapter aux conséquences de la crise sur les enfants. Aujourd’hui, c’est une vingtaine d’écoles aptes à recevoir les enfants et les enseignants qui ont été ouvertes. Cependant, le processus est progressif et au fur et à mesure que les écoles seront rénovées et que la situation sécuritaire de la zone le permettra, les classes rouvriront», a-t-il assuré.
Pour ce qui concerne la situation sécuritaire de sa région notamment la sécurisation des écoles et des enseignants, le chef de l’exécutif saluera l’engagement constant des groupes armés à accompagner le processus et indiquera que des dispositions particulières seront prises.
A propos des dispositions pratiques pour le logement et la sécurité des enseignants, le gouverneur de la Région a donné des assurances : «Pour les enseignants, nous avons opté pour le tutorat et les logements groupés. Les chefs de fractions et les chefs coutumiers dans chaque zone se sont engagés à assurer leur sécurité. Ce tutorat consiste à loger l’enseignant chez un notable local qui le sécurisera et favorisera son intégration dans la société. Dans les grandes villes comme Kidal, nous avons identifié des grandes maisons pour les loger en groupe en attendant que des logements appropriés soient rénovés ou construits».

Doussou DJIRÉ

Tessalit : l’ONU ET SES PARTENAIRES MATÉRIALISENT LES DIVIDENDES DE LA PAIX

Le premier projet, d’un montant d’environ 136 millions de Fcfa, prévoit l’installation de 102 lampadaires solaires dans la ville de Tessalit, tandis que le second projet concerne la réhabilitation et l’extension de 3000 mètres de la digue de protection de la ville contre des inondations

Depuis que le retour de l’administration est engagé, la 8ème Région fait objet d’une attention particulière des partenaires techniques et financiers de notre pays. Après la visite du Premier responsable de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le mois dernier, pour lancer les travaux de rénovation des installations de l’Energie du Mali, la semaine passée, c’est la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Mali et Coordonnatrice humanitaire, Mme Mbaranga Gasarabwe, qui s’est rendue à Tessalit pour lancer deux projets dans le cercle de Tessalit.
Le premier projet, financé par la contribution danoise au Fonds fiduciaire pour un montant d’environ 136 millions de Fcfa, prévoit l’installation de 102 lampadaires solaires dans la ville de Tessalit. Il vient compléter les quatre autres du même type portant sur l’installation de 314 lampadaires solaires dans les Régions de Gao, Mopti, Kidal et Tombouctou, et financés par le Fonds fiduciaire des Nations Unies en soutien à la paix et la sécurité au Mali.
Quant au second projet, il concerne la réhabilitation et l’extension de 3000 mètres de la digue de protection de Tessalit, financé également par la contribution danoise au Fonds fiduciaire pour un montant de 99 millions de Fcfa. Il va permettre de protéger la ville des inondations en retenant et en évacuant les eaux de pluie.
Au cours de cette visite, Mme Gasarabwe et les diplomates présents, accompagnés du chef de l’Exécutif régional, ont visité les nouveaux locaux de l’école « Ahmed Ag Assalat » dans la ville de Tessalit où la rentrée est effective depuis le 9 octobre dernier. Il faut dire que c’est la MINUSMA qui a mis en œuvre le projet de réhabilitation et d’équipement de cet établissement scolaire, grâce à la contribution du Danemark au Fonds fiduciaire. Cette action des Nations Unies et de ses partenaires soutient les autorités maliennes dans leurs efforts en faveur de l’accès à l’éducation et la réouverture des écoles dans la zone. Ainsi au total, quatre écoles ont été réhabilitées et équipées à Tessalit, Aguelhoc et Talabite pour un montant de 132 millions de Francs cfa. L’apport du Danemark au Fonds fiduciaire a déjà permis de réhabiliter et d’équiper, à Kidal et Anéfis, trois écoles dont le montant s’élève à 124 millions de Fcfa. De plus, à travers les mécanismes de « Projets à impact rapide » et de « Réduction de conflits communautaires », la MINUSMA a soutenu une vingtaine de projets en faveur de la population à Tessalit et ses environs. Quant à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), elle interviendra à Tessalit à travers le projet «Appui à la sécurité humaine au Nord du Mali à travers le renforcement de la résilience des femmes et des jeunes» démarré en avril 2016 par l’ONU. Et depuis 2015, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place un Programme d’alimentation scolaire à Tessalit qui couvre 5 écoles primaires et compte 893 élèves bénéficiaires. Il s’agit d’un projet de fourniture et de distribution de repas quotidiens qui incite les familles à envoyer et maintenir leurs enfants à l’école, tout au long de l’année scolaire.
Mme Mbaranga Gasarabwe s’est réjouie de l’élan imprimé dans le processus de retour de l’administration dans la Région de Kidal et a assuré de l’engagement des Nations Unies à soutenir ce processus, gage d’une paix durable. «Aujourd’hui, la MINUSMA et les partenaires internationaux, dont les pays donateurs du Fonds fiduciaire des Nations Unies en soutien à la paix et la sécurité au Mali sont fiers de pouvoir contribuer à l’amélioration des conditions sécuritaires des habitants de la ville de Tessalit», a-t-elle déclaré.
Elle était accompagnée à l’occasion par les représentants des pays donateurs du Fonds fiduciaire des Nations Unies en soutien à la paix et la sécurité au Mali et des agences onusiennes présentes dans le pays, notamment l’ambassadeur de la Norvège, des représentants des ambassades du Danemark et du Luxembourg, ainsi que de ceux du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du PAM et de la FAO. C’était en présence du gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, de Aïcha Belco Maiga, députée élue à Tessalit, des représentants des autorités intérimaires, du maire de la commune de Tessalit et des représentants de différentes communautés de la zone.
Il faut noter que l’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Danemark, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse et la Turquie comptent parmi les principaux bailleurs du Fonds fiduciaire des Nations unies en soutien à la paix et la sécurité au Mali. Ce Fonds a été créé à la demande du Conseil de Sécurité par la Résolution 2085/2012 pour soutenir les efforts du gouvernement du Mali à faire face à la crise et à garantir les perspectives de développement à long-terme du pays, telles que le retour de l’autorité de l’Etat, l’ordre constitutionnel, la promotion du dialogue national, la réforme du secteur de sécurité, la coopération régionale, les droits de l’Homme, le soutien aux élections, le processus de Désarmement-Démobilisation-Réintégration (DDR) et des projets socio-économiques.

D. D

Kidal : LE CICR RÉDUIT SES ACTIVITÉS

«A la suite d’une intrusion d’hommes en armes dans l’une de ses résidences à Kidal, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se voit contraint de suspendre une partie de son assistance en faveur des populations de cette région du nord du Mali», indique un communiqué de l’organisation.
«Nous sommes amenés, à contrecœur, à suspendre nos activités à la suite d’actes criminels à répétition, qui mettent en péril la vie de notre personnel», a dit Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Mali.
«Nous déplorons cette situation qui affectera directement une partie des personnes que nous assistons à travers des activités telles que la distribution de nourriture, l’accès à l’eau et aux soins de santé, et le rétablissement de liens familiaux. Nous sommes en contact avec tous ceux qui peuvent nous assurer les garanties sécuritaires nécessaires pour que nous puissions reprendre cette assistance humanitaire vitale».
Dans la nuit du 15 au 16 octobre, des hommes armés et cagoulés ont pénétré dans l’une des résidences du personnel du CICR à Kidal, exerçant de la violence physique sur les gardiens.
Il s’agit du quatrième incident de sécurité à l’encontre du CICR depuis le début de l’année dans cette ville où le niveau de criminalité est en hausse depuis quelques mois. En avril de cette année, le CICR avait déjà été contraint de suspendre une partie de ses activités dans cette région pour les mêmes raisons.
«Nous maintiendrons un minimum d’activités relatives aux urgences chirurgicales à l’hôpital et à la fourniture de l’eau potable en ville de Kidal. Il est important pour nous de continuer à soutenir le plus possible la population de Kidal qui souffre elle-même de cette criminalité grandissante», a ajouté M. Marti.
Depuis le début de l’année, le CICR a pris en charge près de 10 000 patients au centre de santé de référence de Kidal et fourni du carburant pour assurer l’approvisionnement en eau potable de la ville.

(Source : CICR)

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