L’inquiétude exprimée il y a quelques jours au sujet du conflit du Mali et ses conséquences sur le Sahara semble se justifier chaque jour un peu plus.
Le Maroc a été l’un des tous premiers pays à alerter la communauté internationale sur les complicités avérées entre les jihadistes qui ont occupé pendant quelques mois le nord du Mali depuis mars 2012 et le Polisario ! Aujourd’hui, les faits confirment une telle hypothèse, et ce sont à vrai dire les médias internationaux, dont les agences comme l’AFP – dont on ne peut mettre en doute l’impartialité – qui nous rapportent et décrivent l’irréversible reflux de dizaines de « combattants » en fuite devant l’avancée des troupes françaises au Mali. Dans un premier temps, ces jihadistes ont trouvé refuge dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, situé dans le Nord-Est du Mali et dans le Sud de l’Algérie.
Ils s’y étaient réfugiés pour échapper à l’armée franco-africaine qui a lancé l’offensive de libération du nord du Mali le 11 janvier. Leur but ? Se regrouper, se réorganiser et se fortifier éventuellement aux confins des pays voisins du Mali, comme l’a rappelé un officier de l’armée malienne à l’AFP. La même source, nous rappelle qu’ils « auraient emprunté la route conduisant du Nord du Mali, vers le Massif de l’Aïr, au nord du Niger, ensuite vers le massif du Tibesti au nord du Tchad, avant de passer dans le sud de la Libye pour certains, au Darfour et dans l’ouest du Soudan pour d’autres »
Le foyer des jihadistes
« Une partie des islamistes ont quitté le territoire malien pour trouver refuge ailleurs », ajoute le même officier, précisant que de nombreux combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJOA), un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois, sont retournés dans les camps du Polisario, à Tindouf. On ne peut être plus clair en effet. Ce qui relevait de l’hypothétique, ce que le Polisario et ses commanditaires n’ont jamais cessé de nier, s’avère à présent comme une vérité, proclamée et vérifiée.
Elle se fait l’écho des inquiétudes exprimées par le secrétaire général des Nations unies qui, immédiatement et non sans une lucidité secouée, en appelé aux gouvernements de la région concernés, le Maroc et l’Algérie, à régler le problème du Sahara, sous peine de voir les camps de Tindouf – où sont parqués des centaines de sahraouis- se transformer en un véritable « foyer de jihadistes » !