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Energie du Mali : Un lourd héritage à transformer
Publié le vendredi 17 novembre 2017  |  Le Combat
Coopération
© aBamako.com par A S
Coopération énergétique entre le Mali et l`Algérie
Bamako, le 29 mars 2017 l`EDM et SomeleGaz ont signé un partenariat énergétique. Photo Dramane Coulibaly, Directeur de l`EDM-SA.
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Créée en octobre 1960 par un consortium composé du jeune État malien, actionnaire majoritaire avec 55 % et d’autres partenaires dont l’Energie de France (EDF), Énergie du Mali est une société d’État. A ses débuts jusqu’à un bon moment, les centrales étaient essentiellement hydrauliques; c’est-à-dire qu’elles étaient alimentées par l’eau, une denrée naturelle dont le Mali dispose à perte de vue. Un avantage qui a permis à l’Etat de maintenir les coûts de production assez bas.

Depuis 1967, la première centrale hydroélectrique située à Sotuba est mise en service puis, avant de démarrer, proprement, la production d’électricité au barrage hydroélectrique de Sélinguéen en 1980.

La privatisation intervient en juillet 2000. A cette date, EDF se retire du capital. La privatisation de l’entreprise a occasionné le partage entre Industrial Promotion Services (IPS West Africa), filiale de l’Aga Khan Development Network, (21 %), du Ministère des Mines, de l’Energie, et des Ressources en eau (40 %), et SAUR International filiale du groupe Bouygues (39 %). Toujours selon l’historique, le premier groupe de la centrale de Manantali est mis en service en septembre 2001. Des décennies durant, 60% de l’énergie provenait de l’hydraulique.

La part de l’Etat s’augmente en 2005. En effet, l’un des associés en l’occurrence SAUR se désengage d’EDM et vend ses parts à l’IPS qui monte à 34% et au Ministère de l’Energie qui passe à 66%. Avec un tel pourcentage d’actions pour l’Etat, la compagnie connait une nouvelle ère avec toujours le statut de Société anonyme d’économie mixte. Cependant, le défi principal de la société restait la croissance démographique galopante. Comme en témoigne la multiplication de la demande de 2000 à 2010. De 2010 à nos jours, cette demande persiste à nouveau. Chaque année, ce sont en moyenne 60.000 nouveaux demandeurs d’énergie qui attendent d’être satisfaits. Or, pendant de longues années, la nationale d’électricité ne réalise aucune infrastructure pour répondre à la forte demande qui, chaque année, va crescendo.

Pour ce faire, l’Etat adopte des solutions d’urgence. Il a installé quelques centrales thermiques qui consomment des quantités énormes de carburant. Malgré tout, les besoins restent encore largement en attente. L’EDM entreprend, donc, de louer des groupes auprès de sociétés privées dont les factures élevées doivent être réglées quel que soit le niveau d’utilisation par l’EDM. Ce qui va rendre la note encore plus salée pour l’énergie du Mali qui, finalement se retrouve à injecter 60% de son chiffre d’affaire dans cette consommation d’hydrocarbures.

Le nouveau DG, Dramane Coulibaly hérite, donc, d’une situation extrêmement difficile. Du temps où l’énergie du Mali était à 60% hydraulique, la situation s’est dramatiquement inversée. Aujourd’hui, c’est plutôt le thermique qui occupe 60% de cette production qui creuse dangereusement les fonds de la société avec l’augmentation des prix d’hydrocarbures. L’existence d’impayés dont certains datent de 20 ans, l’assainissement des finances, la promotion des ressources humaines de qualité, la proximité vis-à-vis de la clientèle, la réalisation de centrales hydrauliques en vue de redonner à la société toutes ses capacités de production et d’autonomie financières, telle est la ligne suivie par l’actuel Directeur Général.

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