Le respect de la date de la présidentielle est largement commenté dans les milieux politiques. Si certains restent toujours optimistes pour le 7 juillet, d’autres par contre, pensent qu’il y a nécessité de reporter pour éviter toute crise post-électorale. Le gouvernement pourra-t-il organiser les élections sur l’ensemble du territoire ? Rien n’est sûr, car même si les groupes armés ont fui les grandes villes du Nord après l’offensive militaire française, ils ont toujours la capacité d’agir à Gao et à Tombouctou comme ils l’ont déjà démontré.
La communauté internationale tient à l’œil les autorités de la transition du Mali pour la tenue de l’élection présidentielle. Le respect de la date du 7 juillet reste un sujet à débat. Pourtant, cette date du 7 juillet a été fixée par les autorités de la transition dans la feuille de route et entérinée par les députés élus à l’Assemblée nationale.
Selon un analyste français, les autorités de la transition doivent prouver à la face du monde qu’ils sont crédibles à travers le respect de la date du 7 juillet. Mais au Mali, cette date est diversement appréciée tant dans le milieu politique que chez les acteurs chargés de l’organisation.
Pour le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Mali, Mamadou Diamoutani, »le 1er tour de l’élection du président de la République est une date difficile à tenir. A la Céni, nous avons estimé que cette date du 7 juillet pour l’élection du président de la République est une date difficilement tenable, parce que nous estimons que certains préalables ne sont pas encore satisfaits ».
A la Délégation générale aux élections (DGE), une structure chargée de la bonne tenue du fichier électoral, le général Siaka Sangaré, le chef, est on ne peut plus clair : »Les listes électorales sont établies par des commissions administratives, composées des représentants de la classe politique et de l’administration (Etat). Il faut que ces commissions mènent les opérations d’établissement des listes avant que la DGE n’entre dans la danse. La matière sur laquelle nous devons travailler doit venir d’ailleurs ».
Le président de la République par intérim du Mali, Pr. Dioncounda Traoré, tout comme le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, se disent »optimistes ».
Pour le Pr. Dioncounda Traoré : »Nous savons les risques d’une crise postélectorale venant s’ajouter aux crispations que nous connaissons déjà, mais en même temps nous savons qu’avec l’aide tous les amis du Mali, nous pouvons tenir ce délai ». A l’en croire, »il s’agit de vouloir aller aux élections, de ne pas prolonger inconsidérément la transition et de comprendre que plus celle-ci (transition) sera plus courte, mieux notre démocratie s’emportera ».
Le président de l’Alliance des générations démocratiques du Mali (AGDM), une organisation de la société civile malienne, Dramane Diarra, un magistrat, estime qu’il faut tenir les élections en juillet. Pour lui, »reporter l’élection présidentielle de trois ou cinq mois ne va rien changer à la situation du Mali. Il faut qu’elle se tienne à la date indiquée par les autorités afin qu’on sorte de cette crise et que la communauté internationale trouve des répondants légitimes dans notre pays ».
Pour l’honorable Koniba Sidibé, il faut aller aux élections pour permettre au Mali de sortir de cette situation afin de mettre en place des autorités légitimes fortes capables de redonner espoir aux Maliens.
De l’avis de Abdoul Wahab Traoré, un économiste, »les Maliens doivent saisir cette chance exceptionnelle, en organisant les élections générales, notamment l’élection présidentielle d’ici la fin du mois de juillet 2013, comme annoncées par la feuille de route de la transition », ajoutant que »cette union sacrée de la communauté internationale autour du Mali, est en fait rarissime pour qu’on ne le saborde pas à cause d’intérêts particuliers égoïstes ou de simples mesquineries ».
Dans tous les cas, les Maliens ont intérêt à tenir cette élection présidentielle du 7 juillet prochain pour sortir le pays de cette misère qui n’a fait que trop durer.