GAO (Mali) - L'ex-représentant local du Comité international de la Croix-rouge (CICR) à Tombouctou (nord-ouest du Mali) a été arrêté car "soupçonné" d'avoir "pactisé" avec les jihadistes qui ont occupé la ville pendant des mois en 2012, a appris jeudifl'AFP de sources concordantes.
"Après les déclarations du jihadiste français (Gilles) Le Guen avant son expulsion vers Paris, nous avons jugé nécessaire d'interpeller à Bamako l'ancien représentant du CICR à Tombouctou, parce qu'il est désormais soupçonné d'avoir pactisé avec les jihadistes", a déclaré une source sécuritaire malienne.
Alexandre Faité, représentant du CICR à Bamako, a confirmé avoir appris l'interpellation de son ancien collaborateur malien "par les services de sécurité. "Nous ne voulons pas nous prononcer avant la fin de l'enquête", a-t-il ajouté. "Dans le cadre de ses missions, il rencontrait à l'époque toutes les parties à Tombouctou. Ce qui est normal", selon lui.
Sous couvert de l'anonymat, un membre de la famille de l'ancien collaborateur du CICR a affirmé que son interpellation était "une cabale montée" contre lui. "Mon parent vient de porter plainte à Bamako dans une affaire, et au même moment on l'arrête. C'est une simple cabale, la vérité va
triompher" , a-t-il dit.
Les jihadistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont occupé pendant plusieurs mois en 2012 les principales villes du nord du Mali, y commettant exactions et destructions de mausolées au nom de la charia (loi islamique). Depuis janvier, une opération militaire de troupes françaises et africaines a permis de les déloger en grande partie.