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Gao : le commerce du BOURGOU en pleine expansion
Publié le mercredi 18 avril 2018  |  L’Essor
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La plante fourragère, communément appelée «bourgou» et de son nom scientifique «echinochloa stagnina», est une graminée vivace semi-aquatique présente dans les zones d’inondation temporaire sous climat chaud et sec comme celui de la zone soudano-sahélienne. Sa production varie de 6 à 20 tonnes par hectare de matière sèche. Le bourgou pousse dans le lit du fleuve. Cependant certains paysans le cultivent dans leurs champs. A partir du bourgou, on obtient du «koundou» avec lequel on fabrique de la bière traditionnelle communément appelé «manchi».

Dans la Région de Gao, le bourgou pousse beaucoup dans le Gourma, particulièrement dans les communes rurales de Soni Ali Ber, Haoussafoulane et Gounzourèye. Actuellement, il y a du bourgou dans le Gourma, mais le transporter vers la ville de Gao est devenu un casse-tête pour les piroguiers, parce que le fleuve a tari.

Le commerce de cette herbe à Gao est une activité qui gagne du terrain. Cela est dû au fait que deux pays voisins, en l’occurrence le Niger et l’Algérie, viennent se ravitailler en fourrage dans la ville de Gao. Ils vont aussi dans les Régions de Kidal et Ménaka. Du coup, tout le monde prend goût à l’activité commerciale du «bourgou».

C’est le cas de l’association «Dayankabay» avec ses 67 membres, tous vendeurs de cette matière sur les berges du fleuve Niger dans la cité des Askia. Le président de l’association, Kaga Handadaou Traoré, précisera que depuis 35 ans, il exerce cette activité. Les revenus engrangés par ce commerce lui ont permis de se marier et de se construire une maison en banco pour lui et ses 16 enfants.

«Durant l’occupation plusieurs tas de cette herbe appartenant à notre association ont été consumés lors des affrontements entre les groupes armés, en l’occurrence le MNLA et le MUJAO. On a perdu de l’argent et ce qui a beaucoup amenuisé les fonds de l’association», dira le président de l’association Dayankabay. «Cette année avec la crue du fleuve, il est difficile aux piroguiers de transporter le bourgou jusqu’au quai de la ville. Actuellement, nous (vendeurs) partons jusqu’au grand fleuve à la recherche du bourgou. Nous l’achetons là-bas avec les propriétaires des champs à 450 Fcfa le tas et les charretiers le transportent jusqu’au quai à 100 Fcfa le tas. Nous le revendons à 600 Fcfa le tas avec un bénéfice modique de 50 Fcfa», a détaillé Kaga Handadaou Traoré.

Les pirogues peuvent transporter 30 tas de bourgou par voyage à 13.500 Fcfa le coût du trajet. Les clients potentiels de l’association sont les Algériens et les Nigériens qui peuvent prendre 200 à 500 tas par jour en raison de 600 Fcfa le tas. Cependant, raconte Kaga Handadaou Traoré, sa coopérative rencontre des difficultés. C’est que le site sur lequel elle vend le bourgou lui a été retiré pour ériger des constructions commerciales.

Halidou Maïga est vendeur de vaches. Nous l’avons trouvé en train de donner du bourgou à ses animaux. «Par jour, mes sept vaches peuvent brouter 5 tas de bourgou, ce qui me coûte 3000 Fcfa par jour, mais cette année l’herbe coûte moins cher par rapport à l’année dernière durant laquelle j’ai acheté un tas à 1000 Fcfa», relève-t-il.

Aboubacrine Yattara est transporteur et vendeur de bourgou. Sa charrette peut contenir 34 tas de bourgou qu’il cède à 100 Fcfa l’unité. «Parfois dans la journée, je peux faire trois à quatre voyages. Ça me fait 20 ans que je transporte le bourgou et je gagne bien ma vie. Grâce à ce travail, je me suis marié et j’ai construit ma maison», raconté le charretier.

Avec cette spéculation effrénée, le bourgou naturel réservé au pâturage des animaux du Gourma et du Haoussa est coupé pour être revendu sur le marché. Dans la situation morose que vit la Région, où toute activité génératrice de revenus est compromise par l’insécurité, le commerce du bourgou se révèle être une bouffée d’oxygène pour plusieurs familles d’éleveurs. Avec les gros importateurs venant des pays voisisns, le cheptel des Régions du nord souffre de manque de ce fourrage.

Abdourhamane TOURÉ
AMAP-Gao
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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