Cela afin de corriger les insuffisances et de prendre en charge les changements intervenus dans l’environnement national et international. Au Mali, les systèmes financiers décentralisés (SFD) constituent des instruments alternatifs pour répondre aux besoins de financement des plus démunis. Dans cette perspective et pour procéder à l’actualisation de la Stratégie nationale de développement de la micro-finance et de son plan d’action 2008-2012, les représentants du Centre de promotion et d’appui aux systèmes financiers décentralisés et du ministère de l’Industrie et du Commerce se sont réunis hier. La rencontre, présidée par le secrétaire général du ministère, Mamadou Traoré, a enregistré la participation des membres du Groupe consultatif national pour la micro-finance, de l’Association des professionnels des systèmes financiers décentralisés du Mali, de plusieurs ministères et des partenaires financiers et techniques du secteur de la micro-finance.
En améliorant l’accès des plus pauvres au financement, on leur donne la possibilité d’entreprendre des activités génératrices de revenus et d’accéder aux services sociaux de base. Ces facteurs concourent à réduire leur niveau de pauvreté. Dans cette optique, le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) a assigné aux SFD un rôle déterminant dans la création d’activités génératrices de revenus et d’emplois à travers la promotion d’exploitations agricoles et de micro-entreprises. C’est en 1998, que le Mali a adopté une Stratégie nationale pour le développement du secteur de la micro-finance. Cette stratégie a été actualisée en 2008, avec comme objectif d’améliorer l’accès des populations à faibles revenus ainsi que des micro, petites et moyennes entreprises à des services financiers diversifiés et innovants, de manière équitable sur l’ensemble du territoire. Il s’agit aussi de renforcer les capacités institutionnelles des acteurs du secteur.
Grâce aux appuis accordés aux SFD avec le concours des principaux partenaires du secteur, l’offre de services financiers s’est diversifiée. En 2012, on comptait 125 institutions de micro-finance pour 1001 unités de base. En plus, les SFD ont servi 1 032 600 membres/clients, collecté 55,250 milliards Fcfa de dépôts et octroyé 63,400 milliards de crédit. Mais en dépit des efforts, le domaine reste confronté à des difficultés qui handicapent son développement, à commencer par l’éparpillement du secteur au niveau des institutions mutualistes. La faible capacité du secteur à fournir des services adaptés à la clientèle, le problème de gouvernance des institutions de micro-finance, la diminution des ressources financières allouées au secteur, l’insuffisance des ressources financières sur les marchés sont autant de défis à relever.
Cette situation a été aggravée par la crise politico-sécuritaire qui a frappé le pays en 2012. Avec comme conséquences immédiates, la destruction des sièges des institutions de micro-finance dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal ainsi que le rétrécissement des financements accordés aux populations et aux PME, a souligné Mamadou Traoré. Il a insisté sur l’urgence d’agir pour apporter des solutions aux problèmes du secteur et en faire un véritable outil de lutte contre la pauvreté en milieu rural. C’est pour cette raison d’ailleurs, que le gouvernement de transition a inscrit dans la Feuille de route, au titre des mesures de relance économique, l’assainissement du secteur de la micro- finance. Entre autres, il a lancé une étude d’évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour le développement de la micro-finance et de son plan d’actions 2008-2012 dont l’examen du rapport provisoire était à l’ordre du jour de la réunion. Cette étude sera suivie d’une autre qui portera sur l’actualisation de la dite stratégie, afin de corriger les insuffisances et de prendre en charge les changements intervenus dans l’environnement national et international
Mamadou Traoré a préconisé un examen critique des documents en vue de la relance des activités du secteur. Il a remercié les PTF pour leur accompagnement dans cet exercice de redressement de notre économie post crise.