Editorial
Mot de la semaine : Marche
Publié le vendredi 8 juin 2018 | Infosept
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Le samedi 2 juin 2018, la démocratie malienne a pris un coup très sérieux porté par le pouvoir et ses démembrements. En effet, la marche pacifique de la coalition de l’opposition a été réprimée dans le sang par les forces de l’ordre, lesquelles ont matraqué et gazé des manifestants aux mains nues.
Leur seul tort a été de vouloir marcher pour réclamer la tenue d’élections transparentes et crédibles et la libération de l’Office de Radiodiffusion et de Télévision du Mali, accaparée par le pouvoir pour ses besoins de propagande. Les images des leaders de l’opposition, - dont certains candidats à la présidentielle - et des manifestants tabassés et blessés, ont fait le tour du monde et ont indigné plus d’un démocrate.
Cet acte d’une autre époque a suscité l’émoi dans les organisations internationales, en tête desquelles figurent l’ONU par la voie de son Secrétaire général, l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’Union Européenne. Qui pouvait imaginer qu’au Mali on puisse assister à une telle brutalité après plus de 25 ans de pratique démocratique. La démocratie malienne s’est jusqu’ici caractérisée par le respect des libertés individuelles et collectives, par une alternance pacifique en 2002, la tenue régulière d’élections et le respect des droits de l’homme.
Aujourd’hui, le Gouvernement du Mali vient d’écrire en ce 2 juin 2018, une page peu glorieuse de l’histoire de notre jeune démocratie, pourtant longtemps citée en exemple dans la sous-région. Désormais, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les deux têtes de l’exécutif, à savoir IBK et SBM, sont les seuls responsables de cet acte brutal et ils répondront devant l’histoire. Le hic est que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga, qui serait l’inspirateur de ce plan sordide est un des leaders du Mouvement démocratique ayant combattu le régime dictatorial du Général Moussa Traoré.
Son nom figure sur la liste restreinte d’acteurs qui ont eu l’audace de signer la fameuse Lettre du 7 Août 1990 dans laquelle ils réclamaient la démocratie et surtout le multipartisme intégral. Il est aussi un des concepteurs de la marche historique du 30 décembre 1990. Comment, celui qui s’est battu pour l’avènement de la démocratie au Mali et l‘instauration des libertés peut-il ensuite lui asséner ce coup de massue ?
Tout compte fait, il est temps que l’on comprenne que la démocratie malienne, acquise de hautes luttes et au prix du sang du peuple, est irréversible. Elle ne saurait être un instrument de répression du peuple.
Youssouf Sissoko
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