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L’Essor N° 17445 du 31/5/2013

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Nomination des représentants de l’Etat dans les collectivités : Le décret qui fache
Publié le lundi 3 juin 2013  |  L’Essor




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Le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) et le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT) s’opposent au nouveau projet de décret déterminant les conditions et les attributions des représentants de l’Etat au niveau des collectivités territoriales. Ils l’ont confirmé vendredi lors d’un point de presse commun organisé à la Bourse du travail. Le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Siaka Diakité, et plusieurs militants de l’Untm, étaient présents à cette rencontre.

Pour Gaoussou Coulibaly, le secrétaire général du Synac, et Olivier Traoré, son homologue du Syltmat, ce texte conduit à une usurpation de fonction à des fins mercantiles et de clientélisme. Les conférenciers ont décrié « l’injustice » qui prévaut au sein de l’administration des collectivités. C’est une lettre du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire adressée aux deux syndicats qui a suscité la colère des syndicats. Dans cette correspondance, le ministre explique la nécessité de modifier les conditions de nomination et les attributions des gouverneurs, préfets et sous-préfets sur l’ensemble du territoire national pour des raisons évidentes de sécurité en cette période cruciale marquée par la tenue de l’élection présidentielle de juillet prochain.

Il explique que la lutte contre le banditisme, les trafics d’armes et de drogue sont des préoccupations majeures qui motivent la relecture du décret 95-210 définissant les conditions de nomination et les attributions des gouverneurs, préfets et sous-préfets en république du Mali. Le nouveau projet de décret ouvre ainsi la voie à la nomination des officiers militaires et subalternes aux postes de préfets et sous-préfets contrairement à l’ancien décret qui, dans ses dispositions réservaient ces fonctions aux seuls administrateurs civils. Cette nouvelle ouverture des postes aux militaires, aux yeux des syndicalistes, est une négation du processus de décentralisation sur lequel se fondent tous les espoirs de développement dans notre pays.

« C’est ridicule de justifier la nomination de militaires aux postes de préfets et sous-préfets sous prétexte qu’ils incarnent la sécurité et la quiétude. Au moment où les trois régions étaient occupées par les djihadistes et les groupes armés, les gouverneurs de ces trois capitales régionales, Tombouctou, Gao et Kidal, étaient tous des militaires. Mieux, les 2/3 des préfets et sous-préfets des différentes localités dans ces régions étaient tous des officiers militaires. Cela n’a pas empêché les occupants de s’emparer ces zones. Ce qu’on ne dit pas, c’est que cette modification n’est qu’une autre une manière pour le ministre de placer ses proches dans les rouages du nouvel Etat qui est en train de se dessiner », a accusé Gaoussou Coulibaly.

La position du Synac et du Syltmat, a-t-il cependant précisé, n’est nullement une aversion vis-à-vis de la chose militaire. A l’heure où le pays cherche à sortir la tête de l’eau, il serait malvenu d’ouvrir un nouveau front social, a averti de son côté le secrétaire général du Syltmat, Olivier Traoré. « Il temps que le pays sorte de l’amateurisme et qu’on professionnalise l’administration. Modifier le décret actuel constituerait un recul comme dans les années 70 où les fonctions s’apparentaient à des postes de commandement », a insisté le responsable syndical. « Le Mali de 2013 n’est pas le Chili des années 70. On ne peut pas comprendre qu’une autorité de tutelle refuse de dialoguer avec ses partenaires sociaux », a estimé Gaoussou Coulibaly.

Les syndicalistes ont évoqué le rôle central des préfets et sous-préfets dans la réussite du processus électoral. « Quand ça marche on oublie les représentants de l’Etat, mais quand ça ne marche pas, ils sont les seuls fautifs sur lesquels pleuvent les critiques. Nous ne voulons plus être le souffre-douleur de qui que ce soit », a indiqué Gaoussou Coulibaly. Que vont-ils faire pour se faire entendre des autorités ? A ce propos, Olivier Traoré et Gaoussou Coulibaly n’excluent pas de prendre les élections en otage. Ils annoncent ainsi le retrait pur et simple de leurs militants de l’organisation des élections prochaines si le décret incriminé n’est pas abrogé.

Sur le cas de Kidal, les conférenciers sont fidèles à la position de l’Untm à laquelle leurs syndicats sont affiliés. « Pas de retour de l’administration dans le nord sans l’armée. Nous ne voulons pas ça du tout parce que tout simplement c’est la vie de nos militants qui serait en danger ».

Le secrétaire général de l’Untm, Siaka Diakité, les a assurés du soutien entier de la centrale syndicale. « Nous serons tous à vos côtés chaque fois que vous ferez appel à nous », a-t-il promis.

L. DIARRA

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