Editorial
La mise en quarantaine inacceptable des contestateurs
Publié le jeudi 13 decembre 2018 | Le Républicain

© aBamako.com par FS
Atelier de restitution sur les études sur la consommation de la drogue à Sikasso ORFED a organisé le 11 Juin 2018, un Atelier de restitution sur les études sur la consommation de la drogue à Sikasso et la législation en la matière. |
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Tout pouvoir qui peut s’estimer heureux et tranquille d’avoir réduit au silence, en ramenant au point mort les capacités de contestation et d’indignation des forces vives de la nation (société civile, syndicats, partis politiques) et en confinant leurs mouvements de protestation dans un cercle de mise en quarantaine, ce pouvoir par ces actes, révèle aussi la triste réalité de son incapacité à gouverner démocratiquement, à régler les questions brûlantes de la nation, son penchant au dérapage dictatorial.
Que reste-t-il après des mesures drastiques contre des journalistes, des menaces et répressions d’une autre époque, des agressions physiques disproportionnées contre des manifestants – comme c’est le cas de la jeune dame Nana Hamidou Diabaté - après avoir pris des mesures d’interdictions pour les besoins de la cause ? Pour de nombreux Maliens, il ne reste plus au citoyen désabusé, que la voie de la « désobéissance civile », qui est l’étape ultime de la contestation populaire, et l’expression de toutes les frustrations accumulées par les populations. Et contre la désobéissance civile, aucune force digne de son peuple du Mali ne saurait s’opposer, sauf à réaliser le désir du plus grand nombre, la majorité silencieuse, qui peut sortir de son silence et s’exprimer de manière inattendue.
Le président de la République et le Premier ministre doivent entendre et réagir par le dialogue et non par l’usage de la force qui ne fait qu’en rajouter aux frustrations, traduit l’arrogance et ne conduit pas à la paix et la cohésion sociale souhaitées. Tout en reconnaissant que c’est une tâche difficile, il faut très vite rétablir la confiance du peuple dans les institutions de la République.
Le recours au dialogue, par sa force de persuasion, sa pertinence, l’emporterait de loin sur l’usage de la force. La voix des forces vives de la nation, dans leurs composantes - société civile, syndicats, partis politiques de toutes tendances - est plus indicatrice et traduit mieux la température de la société, le pouls socio- politique. C’est indubitablement un précieux instrument de gouvernance démocratique. C’est une récente découverte du Président français Emmanuel Macron. Messieurs, allez-vous vous en inspirer maintenant ?
Daou
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