C’est bientôt la fin du mois de mars, et les vignettes automobiles ne sont toujours pas disponibles. La faute à la société Tomota, qui a eu le marché.
Les opérateurs économiques maliens ont obtenu de l’Etat du Mali que la commande publique soit prioritairement orientée vers les entreprises locales. Le marché des vignettes automobiles, une commande des impôts, est un grand marché. Comme le gouvernement avait pris l’engagement, un appel d’offre a été lancé pour la réalisation des vignettes 2019. Il y a eu essentiellement trois postulants : La société Yattassaye, Bittar Impression et la société Tomota. C’est cette dernière qui a remporté le marché.
Jusqu’à ce jour, les vignettes automobiles du Mali étaient confectionnées au Canada, le marché passé gré à gré à un fournisseur. Jadis, les vignettes étaient disponibles avant la fin de l’année fiscale, en mars. Mais, depuis, il semble seulement que c’est cette semaine que les vignettes sont arrivées à Bamako. De plus, les impôts déplorent “non seulement la qualité approximative”, mais, également, le fait que la société Tomota est allée sous-traiter le marché à l’extérieur.
“Nos entrepreneurs se plaignent, à juste raison, que la commande publique va ailleurs. Mais, voyez ce cas, en dehors de celui qui a remporté le marché, quelle est la valeur ajoutée ? Il n’a pas fait ici”, déplorent ceux qui lui ont donné le marché et qui promettent de tirer toutes les leçons de ce cas. “Si des imprimeurs veulent le marché, ils doivent s’équiper et former leurs agents, pas à aller sous-traiter à l’extérieur”, ajoute notre interlocuteur.
Alexis Kalambry
Encadré
Les motos hors du champ
Le marché des vignettes a été un grand sujet lors de la campagne pour la présidentielle. Soumaïla Cissé avait préconisé sa suppression pure et simple, ce qui n’était pas du goût des maires. En effet, depuis quelques années, les municipalités, pour gonfler leurs recettes, ont réussi à obtenir ce marché. Désormais, chaque mairie confectionne sa vignette pour les motos.