La compagnie internationale de transfert d’argent « MonyeGram » maintient un élan constant de solidarité. Depuis sept ans, les habitants de la capitale et de certaines villes des régions bénéficient de son opération « Sounakari ». Cette initiative originale de solidarité consiste à offrir des kits alimentaires aux fidèles en cette période de ramadan. La présente édition enregistre des innovations. Si pour la ville Kayes, l’opération est entrée dans la tradition, les villes de Ségou et de Macina sont concernées pour la première fois.
Le chef des services « MoneyGram » à la Banque malienne de solidarité (BMS), Ousmane Zanké Coulibaly, explique : « l’opération s’inscrit dans un esprit de solidarité qui doit s’étendre à l’ensemble des fidèles musulmans. La pérennisation de « Sounakari » à Kayes ressort du dynamisme du service « MoneyGram » en première région qui est, faut-il le souligner, une zone d’émigration. Par ailleurs, l’inclusion de Ségou et de Macina est due à notre volonté de diversifier et d’élargir notre éventail de bénéficiaires. Et c’est cet engouement qui nous anime dans ce que nous faisons depuis sept ans. C’est pourquoi, nous avons renforcé nos capacités. Aujourd’hui, le don est passé de 5 au double ». Ousmane Zanké Coulibaly s’est félicité du succès qu’enregistre l’opération depuis le début.
« Macina n’est pas une zone où on connait « MoneyGram ». La ville n’abrite même pas d’agence de notre société. Mais Macina est une ville musulmane par excellence. Alors il est évident que lorsqu’on veut choisir une zone pour un tel événement, on se réfère à cet aspect religieux », justifie de son côté Garba El Haki Keita, chef d’agence de la BMS à Ségou. Pour le responsable de « MoneyGram » à la Banque nationale de développement agricole (BNDA), Sory Ibrahima Koïta, l’opération s’est révélée un véritable coup de maître.
Tout a commencé durant le mois de ramadan en 2007. Les deux banques (BNDA et BMS) ont pris l’initiative de partager le profit qu’elles génèrent en utilisant le service « MoneyGram », explique-t-il. « Il faut souligner que dans le système d’entraide interbancaire, les établissements bénéficient chaque année d’un fonds qu’elles peuvent utiliser pour la promotion de leur image. Au lieu d’investir cet argent dans des opérations de communication, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas innover et faire bénéficier directement nos clientèles ? C’est ainsi que l’opération « Sounakari » est née. Ainsi de deux mosquées à Bamako, nous sommes aujourd’hui à 44 mosquées (dont 17 dans les régions). C’est dire combien l’opération gagne en ampleur », se réjouit Sory Ibrahima Koïta.
L’ambition est d’aller plus vers le nord. S’il plait à Dieu, Gao, Kidal et Tombouctou seront couverts par l’opération, promet Badra Ali Coulibaly, responsable du service « MoneyGram » à l’agence de la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) de Kayes. Quel impact pour les banques ? A ce propos, le chef d’agence de la BSIC à Ségou tranche : « Si c’est pour parler d’argent, l’on passe à côté, même s’il faut le reconnaitre, nous avons constaté un regain d’engouement des clients pour nos produits. Ce qui n’est pas rien pour nous compte tenu de l’importance qu’il faut accorder aux relations clientèles », explique Sékou Daïfourou Ongoïba.
C’est la capitale des rails qui a abrité le lancement de l’opération cette année. Ensuite, ce fut le tour des fidèles de Macina et de Ségou. De Kayes à Macina en passant par Ségou, comme à l’accoutumée, les fidèles des grandes mosquées ont reçu des kilos de dattes, de sucre, des paquets de thé et quelques exemplaires du Saint Coran. En plus de ces colis, un bélier a été offert également à chaque imam. Au total, ce sont à peu près 1000 colis alimentaires qui ont été offerts durant cette phase régionale de l’opération « Sounakari ». L’imam de la grande mosquée de Kayes, Mohamed Nourou Kouma, ceux de Macina, Hassane Kalapo, et de Ségou, Mountaga Touré, ont tour à tour exprimé leur gratitude aux donateurs avant de prier pour la prospérité de leurs structures respectives.
Quelques heureux bénéficiaires ont joint leurs voix à celles de ces érudits pour souhaiter une pérennisation de cette opération qui, de l’avis général, contribue à soulager les fidèles de leur charge durant le ramadan tout en les aidant à accomplir leur devoir religieux.
La dernière étape de l’opération sera consacrée cette semaine à Bamako où les quatre banques sont attendues dans différentes mosquées sur les deux rives du fleuve Niger.