Je vous envoie cette 35e lettre pour vous donner mes nouvelles et celles du pays. Je vous informe que tes petits enfants ont pris leur destin en main. Hier, ils ont pris la Primature en assaut et ont demandé leur retour à l’école. Oui, grand-père, les enfants eux-mêmes. On aurait tout vu au Mali sous ce siècle politique. Tout le monde a grevé. Il ne reste que les bébés qui naissent à l’hôpital Gabriel Touré. Je parie qu’ils grèveront à leur tour pour leur survie.
Excuse-moi, grand-père, tu m’avais dit que tu n’aimes pas les vérités crues dites en français simple mais plutôt des gros mensonges cachés dans les gros mots latins. Je m’en excuse.
Cher grand-père, hier c’était le sommet de Takuba, pardon le sommet de Pau. Sommet de clarification pour d’autres et de renforcement pour certains. Bon, Je n’en dirais pas grande chose, car je n’ai pu y aller. Il parait que mon niveau de la Molière n’est pas assez pour dire que Pau ne servira à rien. Car, le Sahel et le reste de l’Afrique n’y gagneront rien.
Cher grand-père, tu as bien fait de préférer rester sur la colline loin des gens et de la réalité et de n’avoir que ma lettre pour t’informer et dire ce qui se passe sans censure. Cher grand-père, rien ne sortira le Sahel de cette crise qu’un pansement profond de tous ses pays et d’une union forte à tous les niveaux. On ne peut pas espérer sur les politiques africains dépourvus de tout patriotisme pour vaincre les nouvelles donnes géopolitiques et stratégiques. Il faut un peuple intelligent qui revendiquera des solutions claires et nettes pour leur crise.
Cher grand-père, je reviendrais sur le sommet, mais pour le moment je vais me concentrer sur mon amélioration en français pour ne plus dire “je l’ai dit”, mais “je lui ai dit”, car la moule s’est plaint de son produit. Oui vénéré grand-père, si la moule se plaint de son produit, il revient au produit de se refaire pour prendre son destin en main. Inch’Allah ! A mardi prochain !