Le 12 novembre est consacré Journée mondiale de lutte contre la pneumonie. Une pathologie plus meurtrière que le Sida, le paludisme et la rougeole réunis, selon les spécialistes. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) en France a indiqué qu’en 2019, la pneumonie a tué un enfant toutes les 39 secondes dans le monde. Un chiffre alarmant qui doit interpeler les autorités maliennes par le fait que le pays compte seulement 6 pneumologues pour près de 20 millions d’habitants.
Des spécialistes de la maladie pulmonaire du Mali ont saisi l’occasion de la Journée mondiale dédiée à la lutte contre cette maladie pour tirer la sonnette d’alarme sur la dangerosité de la pneumonie. Elle est plus meurtrière que le Sida, le paludisme et la rougeole réunis, selon ces spécialistes. En effet, c’est plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans qui décèdent de cette maladie chaque année, dans le monde, selon AMAP. Un chiffre dont la flambée a conduit à l’initiation de la Journée internationale de la pneumonie par la Coalition mondiale contre la pneumonie de l’enfant en 2009.
Au Mali, les pneumonies bactériennes sont de véritables problèmes de santé publique, selon les statistiques enregistrées dans les consultations du service pneumo-phtisiologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G.
Selon le chef du service pneumo-phtisiologie de ce centre, le Pr Yacouba Toloba : «Les infections respiratoires, y compris la pneumonie représentaient 52% des activités de consultations et de soins». Selon lui, cette période est très propice à la pneumonie et il faut espérer en sortir jusqu’en février prochain. Tout en mettant l’accent sur la vaccination des enfants et des personnes âgées qui développent une co-morbidité, le Pr a conseillé de lutter contre la pollution du poumon en utilisant la bavette et en portant des vêtements chauds pour contrôler la température ambiante.
Selon une modélisation réalisée par l’Université Johns-Hopkins (États-Unis), le renforcement des services de traitement et de prévention de la pneumonie pourrait sauver la vie de 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans.
Sinon, 6,3 millions d’enfants de moins de 5 ans risquent de mourir des suites d’une pneumonie, entre 2020 et 2030, selon les prévisions des chercheurs sur cette maladie.
Une autre analyse publiée en amont du premier Forum mondial consacré à la pneumonie de l’enfant tenu à Barcelone (Espagne), entre le 29 au 31 janvier, a souligné que l’intensification des efforts visant à lutter contre la pneumonie pourrait éviter près de 9 millions de décès d’enfants liés à cette maladie ainsi qu’à d’autres pathologies majeures.
Selon le Pr Yacouba Toloba, chef du service pneumo-phtisiologie au Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G, pneumo-phtisiologue et allergologue, la pneumonie est une affection du poumon, causée par une bactérie.
Aux dires du professeur, les symptômes de la pneumonie sont caractérisés par la dyspnée (difficulté respiratoire), la toux et la douleur thoracique. Selon AMAMP, S’y ajoutent des signes généraux marqués, notamment par la fièvre aiguë, la courbature et la fatigabilité.