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L’Essor N° 17497 du 16/8/2013

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Eaux des canaux d’irrigation : attention danger !
Publié le mardi 20 aout 2013  |  L’Essor




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Outre les maladies diarrhéiques et le paludisme, ces eaux charrient des conjonctives, la bilharziose, des dermatoses et d’autres maladies graves, notamment chez les enfants. Les habitudes ont la vie dure, dit un adage qui se vérifie largement à Niono, notamment chez les populations vivant le long des canaux d’irrigation de l’Office du Niger. Malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation et de conseils sur le danger lié à l’utilisation des eaux polluées de ces canaux, les riverains, au grand dam des autorités, continuent à s’en servir à tout moment et en toute saison. Les plus assidus dans cet exercice, sont malheureusement les enfants et les femmes, les deux franges les plus vulnérables de la population.

Ces eaux servent à plusieurs usages : lessive, vaisselle, lavage des céréales et bain corporel. On boit même souvent ces eaux boueuses ou jaunâtres, selon l’endroit, en faisant fi du risque de contracter des maladies hydriques tels que le choléra, la diarrhée et la bilharziose et autres infections plus ou moins graves.

En cette période hivernale, la situation empire. Les eaux de pluie drainent, en effet, dans les canaux d’irrigation toutes sortes de détritus y compris les matières fécales qui jonchent les digues. La situation est si grave que des mesures urgentes s’imposent pour décourager cette consommation, au moins durant cette période pluvieuse Car comme dit un autre adage : « mieux vaut prévenir que guérir ». L’épidémie de choléra dont le cercle a été victime il y a deux ans, aurait pourtant du servir de leçon.

Pourquoi les riverains des canaux d’irrigation s’entêtent-ils à utiliser l’eau polluée, en sachant les risques sanitaires encourus? Pour le chef du service local de l’hydraulique, Mamadou Traoré, il n’y a pas d’autre explication que l’habitude. Pour ces hommes et femmes qui sont nés et qui ont grandi dans cet environnement, ces eaux ne présentent aucun danger pour leur santé. Des mesures sont cependant en cours pour les amener à changer de comportement. « Mon service a déjà installé dans chaque localité un point d’eau moderne fonctionnel. Dans le cadre du programme BAD pour l’alimentation en eau potable dans les régions de Gao, Koulikoro et Ségou, la ville de Niono a été retenue et les travaux sont déjà en cours. Des pompes manuelles et des puits à grand diamètre sont aussi prévus dans tous les villages. S’il n’y avait pas eu la rébellion armée, les travaux seraient déjà terminés. En plus de cela, chaque chef-lieu de commune sera équipé d’une adduction d’eau potable. Au jour d’aujourd’hui, la commune de Diabaly dispose de 26 bornes-fontaines, Sokolo en a 22 et Dogofry 12. C’est dire combien les autorités ont conscience du phénomène et combien elles se soucient du mieux être des populations rurales », a précisé Mamadou Traoré.

Le chef du service local de l’assainissement du contrôle des pollutions et des nuisances insiste sur la sensibilisation des populations et la dotation des villages concernés en point d’eau potable. Avec les infrastructures appropriées, certaines activés comme la vaisselle, le lavage des céréales pourraient être faites sur place. Au fur et à mesure que les villages seront dotés de ces infrastructures, l’habitude de se servir des canaux d’irrigation s’estompera.

Cette politique n’est cependant pas sans inconvénient, admet-il. En l’absence totale de caniveaux dans les villages pour évacuer les eaux usées, le risque est grand que l’insalubrité s’installe, souligne-t-il. C’est alors qu’un autre problème s’imposera : celui de la non viabilisation des villages. Ce danger est général dans la zone de l’Office du Niger et favorise généralement les inondations dans le cercle de Niono, dira Mamadou Traoré.

Le médecin-chef du centre de santé de référence, le docteur Cheick Oumar Coulibaly, préconise de sensibiliser mais estime qu’en période de crise, la répression est nécessaire. « Nous sommes en ce moment à la période d’épidémie de choléra et chacun doit en être conscient pour prendre des mesures préventives. Il est temps qu’à Niono, les gens comprennent que les eaux des canaux sont exclusivement réservées à l’irrigation des parcelles rizicoles et non à des activités familiales. Ce qui est préoccupant c’est le cas des enfants et des femmes. Outre les maladies diarrhéiques et le paludisme, les enfants peuvent contracter des conjonctivites, la bilharziose, des dermatoses. Il en est de même pour les femmes. Une fois atteintes de bilharziose, elles peuvent devenir infertiles et ne feront plus d’enfants », précise le docteur Coulibaly.

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