Bavure ou attaque contre des djihadistes ? La mort d’une vingtaine de personnes, le dimanche 3 janvier 2021, suite à une frappe aérienne dans le village de Bounty, cercle de Douentza, suscite beaucoup d’interrogations. Pour l’association peule Tabital Pulaaku, les victimes sont des civiles qui célébraient un mariage. L’armée française, qui reconnaît avoir mené l’attaque, indique plutôt la neutralisation des djihadistes préalablement repérés après une opération de renseignement de plusieurs jours.
Une frappe aérienne a causé la mort de plusieurs personnes, le dimanche 3 janvier dernier, dans le village de Bounty, cercle de Douentza. Selon l’association peule Tabital Pulaku, il y a eu au moins 20 morts, 3 blessés graves évacués à Douentza et 7 personnes portées disparues. Tabital Pulaku indique que la frappe aérienne a visé des civils qui célébraient un mariage. L’armée française a une tout autre version des faits. «Une patrouille d’avions de chasse a «neutralisé» des dizaines de djihadistes préalablement repérés après une opération de renseignement de plusieurs jours. Les informations relatives à un mariage ne correspondent pas aux observations effectuées», a indiqué l’état-major français à l’AFP.
Une liste provisoire des victimes a été partagée par l’association Tabital Pulaaku sur les réseaux sociaux où l’affaire fait grand bruit. Beaucoup s’interrogent sur le silence des autorités maliennes qui n’ont pas encore pipé mot depuis la frappe aérienne. « Le silence des autorités sur l’attaque aérienne sur les civils à Bounty dans le cercle de Douentza , me tue. Dites-nous quelque chose s’il vous plait. qu’est-ce qui s’est passé? Qui est responsable ?
De grâce indignez-vous et montrez-nous que nos vies comptent. Votre silence fait tellement mal », s’est indignée Adam Dicko, une jeune malienne très suivie sur les réseaux sociaux.
Cette frappe aérienne est intervenue une journée après la mort de deux soldats français suite à une attaque à engin explosif improvisé (EID) lors d’une mission de reconnaissance et de renseignement près de Ménaka.