L’Algérie pourrait envoyer un contingent militaire au Mali dans le cadre de la mission des Nations unies MINUSMA. Il n’y a pas encore de certitudes, mais cela va dans ce sens.
L’Algérie pourrait envoyer un contingent militaire au Mali dans le cadre de la mission des Nations unies MINUSMA. C’est ce qui ressort de la 16ème session du Comité stratégique bilatéral entre les deux pays. Il n’y a pas encore de décision définitive à cet égard, mais l’orientation générale va clairement dans ce sens. Aussi parce que plusieurs nations, dont la France, font pression pour que cette hypothèse devienne une réalité.
Pour Alger, cependant, ce serait la première fois qu’elle envoie ses forces armées (ANP) en mission internationale dans des zones semi-permanentes depuis 1973, lorsque ses troupes ont combattu avec l’Égypte contre Israël. Depuis lors, en fait, la PNA n’a participé à des activités humanitaires ou envoyé du personnel que dans des contextes relativement calmes. En outre, la mesure devra être approuvée par le Parlement.
On compte sur Alger pour servir de ciment entre les Touaregs et les Bambaras. Le Niger aussi dans le jeu avec le nouveau président Bazoum
La mission de l’Algérie, si elle accepte d’envoyer l’ANP au Mali, sera à double titre : militaire et politique. On estime notamment que son contingent devrait aller opérer dans les zones désertiques pour combattre les groupes terroristes tels que l’ISGS et Al-Qaïda, mais aussi pour servir de ciment entre les Touaregs au nord et les Bambaras au sud, qui aujourd’hui se regardent avec suspicion et ne se parlent pas.
Le Niger, l’un des pays qui soutiennent le plus la participation d’Alger au MINUMSA, pourrait également entrer dans le jeu. Car son nouveau président, Mohamed Bazoum, est un fin connaisseur du Sahel, issu de la tribu des Ouled Slimane et proche des Touaregs. Il n’est pas surprenant qu’il ait invité une délégation du nord du Mali à sa cérémonie d’investiture, où il a qualifié le pays voisin de « priorité » dans son programme.