L’une des rares à s’être prononcée contre la loi d’amnistie, comme en témoigne le décompte des suffrages, Ramata Diaouré explique ainsi sa position : «En tant que démocrate, je ne trouve pas normal que la justice ne passe pas quand certains actes sont commis. Dans le cas d’espèce, on blanchit des hommes pour des actes qui ont été commis».
Pour elle, la Transition, censée poser les jalons d’une véritable refondation, ne saurait être sur la bonne trajectoire en sapant certains principes de droit et de la démocratie. Elle estime, en clair, que les auteurs des deux coups d’État doivent répondre de leurs actes et qu’il ne revient pas l’Etat d’assumer les conséquences financières des forfaits en lieu et place de leurs auteurs. «Je trouve que c’est anti-démocratique et n’envoie pas un bon signal à la lutte contre l’impunité», relève notre consœur pour qui le plus grave est de soustraire à la justice des présumés auteurs pour des affaires pendantes devant les juridictions compétentes. «Les lois d’amnistie sont anti-démocratiques et une prime à l’impunité», a-t-elle martelé pour justifier son refus d’accorder son suffrage à la démarche.