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Discours du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire - Journée internationale de la paix, 21 septembre 2021
Publié le jeudi 23 septembre 2021  |  MINUSMA
M.
© Autre presse par DR
M. Alain NOUDEHOU, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire
M. Alain NOUDEHOU, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire - Journée internationale de la paix, 21 septembre 2021
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Journée internationale de la paix - 21 septembre 2021

Thème : « Relevons-nous, pour un Mali plus équitable et durable »

Monsieur le ministre de la Réconciliation Nationale, Colonel-major Ismaël WAGUE ;

Distinguées Autorités ;

Distingués Représentants des pays amis du Mali et des Organisations Internationales ;

Chers collègues des Nations Unies ;

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs ;

Salam Aleykoum (Que la paix soit sur vous) !

Voilà une formule de salutation qui est chère au Mali.

N’est-ce pas une belle manière de se souhaiter le meilleur mutuellement ? Et quoi de mieux que la paix à souhaiter à quelqu’un ?

Aujourd’hui, nous célébrons la Journée internationale de la paix comme nous le faisons tous les ans, le 21 septembre. Dans ce contexte de crise sécuritaire que traverse le Mali, que signifie la Paix pour les populations de ce grand pays.

En prélude à cette journée, nous avons demandé à des jeunes Maliens le sens qu’ils donnent à la Paix.

Nous leur avons particulièrement demandé de partager l’idée qu’ils se font de la paix « pour un Mali plus équitable et durable » - pour reprendre le thème de l’édition 2021 de cette journée qui nous réunit.

A Kidal :

« Vivement des jours meilleurs » nous a dit un jeune homme. Et il continue, « ce que je souhaite vivement, est de retrouver mes bonnes vieilles habitudes. D’aller et venir, peu importe l’heure. De voir des commerces ouverts sans craindre les heures tardives, de laisser ma porte ouverte sans stresser sur les imprudences ».

De son témoignage, je retiens que la paix n’est pas juste un mot ou une définition. Elle doit être une réalité.

D’aucuns ont la nostalgie de ce temps où les enfants allaient en groupes insouciants à l’école et avaient hâte de revenir montrer à leurs parents ce qu’ils avaient appris. C’est ce temps où les parents pouvaient envoyer leurs enfants au fleuve ou au puit sans risque de les voir menacés, violentés ou ne plus les revoir du tout.

La paix, c’est ce temps où aller cultiver son champ pour nourrir sa famille et avoir un revenu stable ne constituait pas un risque majeur. C’est ce temps où le berger pouvait tranquillement suivre son troupeau dans les couloirs de transhumance et faire du troc avec les communautés rencontrées sur son chemin sans craintes.

A Bamako :

Une jeune malienne journaliste a donné une perspective féministe de la paix en résumant avec des mots simples mais percutants la résolution 1325 des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité.

Elle nous a dit, je cite : « Le Mali en paix pour moi c'est la garantie d’une protection pour les femmes qui constituent l’une des couches les plus vulnérables lors des conflits. La paix c'estune opportunité de pérenniser les acquis pour l'autonomisation de la femme et de leur permettre de se battre pour un avenir meilleur. La paix à mes yeux est source de Liberté. Liberté de voyager sans crainte, liberté d'éduquer avec la réouverture des écoles, liberté des activités culturelles et surtout la liberté d'expression sans crainte de représailles ». Fin de citation.

Ce que je retiens de ses propos est que les femmes doivent être au cœur des processus de paix. Il a été démontré que quand elles sont impliquées au plus haut niveau, les initiatives de paix donnent des résultats durables. Je retiens aussi que le désir de liberté des jeunes est aujourd’hui source d’une grande frustration. Comment toucher les dividendes de la paix si on n’est pas libre de ses mouvements ? Comment apprécier la valeur de la paix si la culture est bafouée et les mots sont étouffés ?

A Kayes :

Quand nous avons demandé à une autre personne le prix qu’elleattache à la paix, elle nous a répondu : Je cite : « La paix n’a pas de prix ! Nos communautés ont toujours su se côtoyer, cohabiter, accepter et taire leurs différences. Elles venaient à bout des conflits à travers le dialogue. Le cousinage à plaisanterie demeure jusqu’à présent l’un des derniers piliers fondamentaux de notre société. Il prouve que nous avons toujours su réconcilier les cœurs afin de retrouver cette harmonie qui fit de nous des Maliens, des Femmes et des Hommes de paix ». fin de citation.

Sa réflexion renforce une certitude. Les graines de la paix sont toujours là. Il suffirait de les arroser pour les voir à nouveau germer. Elle nous rappelle que nous possédons déjà des outils endogènes pour la résolution des conflits qu’il convient de resusciter pour retrouver le chemin de la paix.

Monsieur le ministre de la Réconciliation Nationale,

Distinguées Autorités,

Chers invités,

Beaucoup a été fait à travers le Mali pour réconcilier les populations et recoudre le tissu social. Cependant, nous nous rendons compte du niveau grandissant de l’insécurité dans beaucoup de communautés.

Aujourd’hui, il y a près de 378 000 personnes déplacées internes (PDI) au Mali. Le plus grand nombre atteint depuis 2013. Toutes ces personnes ne sont pas chez elles et ne peuvent donc pas contribuer à l’épanouissement de leurs communautés – encore moins au recouvrement de la situation de crise que traverse le Mali.

Par conséquent, les attentes pour une Paix durable sont grandes.

Par ces témoignages et nos expériences de vie, nous savons tous à quoi ressemble la paix lorsque nous la vivons. Toutes ces réponses sur le sens donné à la paix et le rôle qu’elle joue dans nos vies ainsi que nos aspirations montrent que rien n’est perdu.

Aujourd’hui, au nom de la paix, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit « En agissant chaque jour dans la solidarité pour une paix viable et durable, nous pouvons surmonter les problèmes qui se posent à nous ».

Honorables invités,

Mesdames, Messieurs,

Avant de terminer mon propos, je voudrais nous interpeler tous en nous posant la question : quelle est ma contribution, quelle est notre contribution « pour un Mali plus équitable et durable » ?

Sans doute, chacun pourra regarder la question sous un angle particulier. Je voudrais ici simplement relever que la paix et le développement sont liés. La justice, marquée par la répartition équitable des fruits du développement, constitue une garantie pour la paix sociale. En cela, je voudrais relever l’engagement des Nations, dont le Mali, en 2015 pour l’agenda 2030 qui assure que nul ne soit laissé de côté dans la prospérité de notre planète.

Il nous revient donc d’œuvrer ensemble à la réalisation del’engagement que nos Chefs d’Etats et de Gouvernements ont pris de transformer notre monde par la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, “l’Afrique que nous voulons.”

Je vous souhaite une joyeuse célébration de la journée internationale de la paix et par anticipation Bonne Fête de l’Indépendance à toutes les Maliennes et à tous les Maliens.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique de la MINUSMA
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