On attendait à l’arrivée en pompe de la société de sécurité privée russe, on a été servi par l’acquisition d’hélicoptères flambant neufs en provenance de la Fédération de Russie. Doit-on en déduire pour autant que les autorités de Transition ont renoncé à l’arrivée de Wagner au Mali au profit de la fourniture de matériels de guerre ? Sans doute loin s’en faut. On peut en revanche s’attendre à ce que l’entreprise, qui allie prouesse et mauvaise presse, n’ait pas la vocation qu’annoncée de déployer des mercenaires pour assurer la sécurité au Mali et lutte contre la vermine terroriste. Il est fort à parier que les mercenaires soient plutôt utiles pour assurer la protection des principales institutions de la République et celle d’une junte militaire qui ne manque pas de raison de redouter une mauvaise surprise. En atteste la multitude de fronts intensifiée par le renversement de l’ancien président de la Transition et de son Premier ministre. Le puissant quatuor de Bamako n’en est d’ailleurs pas dupe. Et pour cause, chacun d’entre eux s’est doté d’un contingent très dissuasif qui l’accompagne dans chaque déplacement et dont l’abondance donne l’impression d’une armée plus dévouée à la protection de sa hiérarchie qu’à la défense de l’intégrité territoriale.