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L’Essor N° 17523 du 25/9/2013

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Lutte mondiale pour éradiquer l’extrême pauvreté : L’insuffisance des données handicape l’elan
Publié le jeudi 26 septembre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Protestation des populations contre les ordures sur la route de Same
20 aout 2012. Bamako. Route de Same Les populations protestent contre les dépots d`ordure qui degagent surtout pendant la saison des pluies des odeurs nauséabondes et qui genent la circulation.


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Un nouveau rapport présente une analyse détaillée de l’aide et des autres flux financiers internationaux destinés aux pays en développement. Il révèle qu’on ne pourra pas éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030 si on ne réforme pas l’architecture de l’aide mondiale actuelle

Il est possible d’éradiquer l’extrême pauvreté à l’horizon 2030. Mais cela ne pourra se faire que si l’on réussit à améliorer de façon significative le recensement des populations pauvres et l’identification des ressources disponibles. C’est la principale conclusion d’un rapport élaboré par Development Initiatives, une organisation indépendante qui effectue des recherches et des analyses sur la pauvreté.

Le document dresse le tableau complexe des flux de ressources circulant entre plus de cinquante pays, notamment les investissements étrangers directs (IED), les dons privés et la coopération Sud-Sud. Le rapport intitulé « Investir pour éradiquer la pauvreté » réaffirme le rôle fondamental de l’aide extérieure dans la lutte contre la pauvreté, tout en précisant qu’elle doit être mieux ciblée et coordonnée avec d’autres flux financiers pour être plus efficace.

Pour Judith Randel, directrice générale de Development Initiatives, ce rapport vient à point nommé, au moment où les dirigeants du monde sont réunis à New York dans le cadre de la 68è session de l’Assemblée générale de l’ONU pour discuter des objectifs de développement pour l’après 2015. Rappelons que cette session dont le débat général a débuté mardi, a choisi comme thème : « Le programme de développement pour l’après-2015 : Préparons le terrain ».

« Le rapport Investir pour éradiquer la pauvreté leur fournit les données indépendantes et fiables dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées et cibler au mieux les ressources », assure la directrice générale de Development Initiatives.

Le document développe une série de conclusions instructives. La première est que l’aide extérieure joue un rôle essentiel pour les populations les plus pauvres à travers le monde, là où les autres ressources (investissements étrangers directs, transferts de fonds) font parfois défaut. Il ressort aussi que l’extrême pauvreté (nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar – environ 625 Fcfa – par jour) a chuté de 1990 à 2010, passant de 43 % à 21 %. « Ce qui montre que nous sommes en bonne voie pour éradiquer la pauvreté d’ici à 2030. Hélas, la seule croissance économique ne suffira pas. Malgré les énormes progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté grâce à la croissance, les scénarios les plus optimistes révèlent que plus de 100 millions de personnes pourraient être laissées pour compte», constate le rapport.

Une autre conclusion du rapport est que les ressources internationales qui affluent vers les pays en développement ont augmenté rapidement en termes de volume et de diversité. Elles ont en effet doublé depuis 2000, atteignant 2 100 milliards de dollars (l’équivalent de 1 050 000 milliards de Fcfa) en 2011. Les emprunts à long terme, les IED et les transferts de fonds représentent près des deux tiers de l’ensemble de ces flux internationaux. Cependant, pour les pays les plus pauvres, l’apport de ressources demeure limité. Ces derniers font face à des contraintes budgétaires sévères susceptibles de durer.

Toujours selon le rapport, les gouvernements des pays en développement sont les plus aptes à éradiquer la pauvreté dans leur pays, grâce à leurs dépenses trois fois plus élevées que les ressources entrantes. Toutefois, 82 % des personnes en situation d’extrême pauvreté vivent dans des pays où les dépenses publiques sont inférieures à un équivalent de 1 000 dollars (environ 500 000 Fcfa) par personne et par an, contre 15 025 dollars (à peu près 7,5 millions de Fcfa) pour les pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE.



LE CAS DU MALI. Selon Development Initiatives, l’aide joue un rôle essentiel lorsque les gouvernements n’ont pas la volonté ou les moyens suffisants. Elle peut cibler les populations les plus pauvres et servir à mobiliser des fonds supplémentaires. En Afrique subsaharienne, 400 millions de personnes vivent aujourd’hui en situation d’extrême pauvreté. Pour en sortir d’ici 2030, elles ont besoin d’interventions qui, au-delà des avantages généraux de la croissance, leur permettront de surmonter les risques et les obstacles structurels. L’organisation estime que l’aide publique au développement fournie par les principaux pays donateurs doit gagner en transparence et s’adapter aux enjeux du développement pour l’après 2015 si nous voulons qu’elle remplisse son rôle essentiel, à savoir éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030. « Cependant, les décisions importantes concernant l’affectation des ressources s’appuient sur des données et des informations qui ne sont ni fiables, ni à jour. Les estimations relatives au nombre de personnes vivant dans la pauvreté ne sont pas avérées et ne sont souvent plus valables. Ainsi, d’importantes décisions concernant l’affectation des ressources sont basées sur des hypothèses et des chiffres contestables », relève le rapport.

Selon Judith Randel, « l’éradication de la pauvreté est à notre portée, mais les données sur le développement devront être profondément remaniées pour atteindre l’objectif zéro. Si nous n’améliorons pas ces données, nous ne pourrons affecter les ressources de façon optimale, suivre les progrès accomplis, en tirer des enseignements ou demander des comptes aux bénéficiaires ou aux donateurs ».

Et notre pays dans tout cela ? Le rapport révèle qu’il a reçu 1,3 milliard de dollars, soit près de 650 milliards de Fcfa en aide internationale en 2011. Ce qui place le pays au 24è rang des pays bénéficiaires d’aide. les Etats-Unis étaient le plus grand donateur au Mali en 2011 avec 300 millions de dollars (150 milliards Fcfa), suivi de la Banque mondiale avec 200 millions (100 milliards Fcfa), et de l’Union européenne, du Canada et de la France avec 100 millions (50 milliards Fcfa) chacun.

Le rapport assure que les dépenses gouvernementales ont doublé depuis 2000, que l’aide au développement représente maintenant que 13% du revenu national de notre pays. Un cinquième de l’aide au Mali va à l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les Etats-Unis sont le contributeur le plus important pour l’aide à l’agriculture, tandis que le Canada est le premier contributeur pour la santé.

Précisons que Development Initiatives est une organisation à but non lucratif basée au Royaume-Uni. Elle mène des recherches et des analyses sur la pauvreté et les solutions pour y mettre fin.

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