Accusé d’avoir tenu des propos « injurieux » à l’égard de Choguel Kokalla Maïga, l’opposant a été placé sous mandat de dépôt. Un nouvel épisode dans le duel qui oppose les deux hommes depuis plus de trente ans.
Au Mali, critiquer le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga peut coûter cher. Oumar Mariko, président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) et ancien membre du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), est le dernier à en avoir fait les frais. Il a été interpellé lundi 6 décembre par la Brigade de recherches de la gendarmerie nationale.
Après une nuit passée dans les locaux du Camp 1, cette figure de la gauche malienne a été présentée devant le procureur près le Tribunal de grande instance de la Commune IV du district de Bamako. Puis placé sous mandat de dépôt pour « injures commises par le biais d’un système d’information et de communication », « violation du secret de la communication » et « diffusion d’injures et de menaces », selon leurs avocats.
Fuite d’enregistrements
À l’origine des déboires judiciaires du leader du Sadi, il y a la fuite d’un enregistrement audio sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une conversation téléphonique privée avec Bakary Camara, de la radio Kayira – dont Mariko est le directeur général depuis 1995 – et Bouba Fané, tous deux placés également sous mandat de dépôt. On y entend Oumar Mariko qualifier le Premier ministre de « menteur » et l’accuser d’asséner des « contre-vérités ».