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Mali-Union européenne : les points de désaccord
Publié le vendredi 22 avril 2022  |  Le Wagadu
Annalena
© Autre presse par DR
Annalena Baerbock
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La ministre allemande des Affaires étrangères en visite au Mali et son homologue malien Abdoulaye Diop ont, dans une interview accordée à la presse, le mercredi 10 avril 2022, après une audience avec le président de la Transition, Assimi Goïta, étalé de nouveau les divergences entre le Mali et l’Union européenne sur certaines questions, notamment sur celle relative à la coopération dans le domaine sécuritaire.

La ministre allemande a rappelé, au cours de son intervention, que la coopération entre la République fédérale d’Allemagne et le Mali ne date pas d’aujourd’hui. La Fédération d’Allemagne fut le premier pays à reconnaître l’indépendance du Mali. La ministre Annalena a fait savoir que le bien-être de la population malienne leur tient à cœur. Elle a reconnu les nombreux défis importants qui émaillent cette coopération.

La cheffe de la diplomatie allemande a précisé que la coopération entre son pays et le Mali continuera, sans aucun doute, mais que la Mission de formation des Forces armées maliennes de l’Union européenne (EUTM) ne peut continuer en l’état actuel face à la coopération entre le Mali et la Russie.

Elle a affirmé que l’Union européenne a également besoin de savoir du gouvernement de Transition quand auront lieu les élections et comment elle (Union européenne) peut contribuer à leur organisation et à leur réussite.

La ministre Annalena BAERBOCK a, enfin, affirmé que leur coopération avec la population malienne continue mais que c’est seulement la mission de l’EUTM qui ne peut pas pouvoir continuer en ce moment.

De son côté, le ministre Abdoulaye Diop est revenu sur la relation entre le Mali et l’Allemagne, « une relation spéciale, de longue date et très diverse qui touche plusieurs secteurs, le secteur de la sécurité comme le secteur du développement économique et des infrastructures ».

Le ministre Diop, après avoir salué l’engagement de l’Allemagne aux côtés du Mali, a précisé que le Mali n’abrite pas de société de sécurité privée comme cela est allégué ici et là, qu’il entretient plutôt une coopération d’État à État de long terme avec la Fédération de Russie.

Le chef de la diplomatie malienne a également fait savoir que le Mali est un pays qui se bat pour sa survie, un pays qui cherche à s’affirmer pour pouvoir assurer sa sécurité et aussi installer un processus démocratique. Il a souligné que le Mali n’est pas impliqué dans ce qui se passe actuellement.

« Nous sommes concernés, naturellement ; nous comprenons la préoccupation de l’Europe et de l’Allemagne par rapport à ce qui se passe là-bas, mais je crois qu’il ne faut pas faire trop d’amalgame à ce niveau.

La situation du Mali est la situation du Mali et nous souhaitons que chaque partenaire du Mali respecte le choix du Mali. Le Mali fait ses choix en fonction de ses préoccupations également comme l’Allemagne aussi fait des choix en fonction de sa préoccupation » a-t-il dit. Il a en outre précisé que le Mali a une situation sécuritaire extrêmement complexe, qu’il y a divers types de défis auxquels le pays est confronté y compris le défi de gouvernance.

Le ministre Diop a ajouté que les autorités du Mali cherchent ainsi à apporter des réponses à ce défi de gouvernance qui a conduit à des instabilités, y compris les coups d’État, dans un certain nombre de pays. Il a fait savoir que le président de la Transition a réitéré son engagement pour qu’il y ait un retour à l’ordre constitutionnel normal dans la durée qui sera convenue avec les partenaires et cet engagement reste.

Il a dit que les autorités de la Transition respectent la décision de l’arrêt de la mission de l’EUTM. Le ministre Abdoulaye Diop pense, cependant, que ce qui est important, c’est le choix que le Mali a fait pour sa propre sécurité.

Il a en outre précisé que le Mali souhaite travailler avec l’ensemble de ses partenaires, y compris l’Allemagne, la Russie, la Chine, les États-Unis… Il dit apprécier la visite de son homologue allemande pour avoir une bonne compréhension et souhaite que la décision qui sera prise par l’Allemagne tienne compte des réalités que la ministre a vues sur le terrain, de la complexité de cette situation mais aussi de la volonté et des aspirations des Maliens à sortir de cette situation pour pouvoir renforcer la paix et la stabilité.

Abdoulaye Diop souhaite par ailleurs que l’Allemagne, à travers la visite de son ministre, ait une approche assez objective et assez équilibrée de l’examen de la situation et ne pas entrer dans des jeux géopolitiques qui n’aident pas à mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui au niveau du Mali.

Il dit savoir que l’Allemagne a une vision assez claire de ce qui se passe au Mali et quelle que soit la décision, qu’il souhaite qu’elle aille dans le sens du renforcement de la relation bilatérale entre l’Allemagne et le Mali, entre le Mali et l’Union européenne également.

Fadiala N. Dembélé/Stagiaire

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