À Mali-Koura acteurs nouveaux, est-on tenté de dire, à en juger par le bouleversement spectaculaire d’un ordre pratiquement ancré dans les mœurs des marchés publics maliens. Il s’agit notamment des prestations de contrôle et de surveillances des ouvrages et infrastructures réalisés par l’Etat. Pendant près d’une bonne décennie, en effet, l’exécution des marchés y afférents est demeurée la chasse gardée d’une seule et même entreprise, en l’occurrence CIRA de Seydou Coulibaly, qui se la coulait douce durant tout le séjour d’IBK au pouvoir. Le moins qu’on puisse dire est que le nouveau régime de Transition a choisi de bousculer les lignes en la matière. Pour la première fois, en effet, la surveillance et le contrôle du chantier d’un ouvrage public malien n’est pas assuré par les services du précurseur de Benkan et non moins candidat putatif à la présidentielle. À l’entreprise CIRA, les autorités de la Transition ont préféré GIC Mali NOVEC SA comme alternative, du moins pour ce qui concerne les travaux de la réhabilitation d’une portion du tronçon Sévaré – Gao, soit 111 kilomètres et pour un montant de 962,5 millions francs CFA récemment avalisé par le Conseil des ministres. Il n’y pas si longtemps, la tradition était pourtant bien respectée avec l’attribution d’un marché similaire à CIRA pour des travaux de voiries dans la même localité de Sevaré. De quoi intriguer bien d’observateurs qui s’interrogent sur un probable rapport avec les enjeux électoraux à venir.