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Comatex : Un plan de relance de 6 milliards de FCFA
Publié le mercredi 7 decembre 2022  |  L’Essor
Industrie
© aBamako.com par A.S
Industrie textile : La seconde vie de FITINA
Bamako, le 18 décembre 2013 (Banankoro). L’unité industrielle Fils et tissus naturels d’Afrique (Fitina.sa) a reçu mercredi après-midi la visite du ministre de l’Industrie et des Mines, le Dr Boubou Cissé. La délégation ministérielle a été reçue par les responsables de l’usine qui lui ont expliqué les différentes péripéties qu’a traversées l’entreprise depuis son arrêt en 2006 et son redémarrage en mai 2011.
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Comatex : Un plan de relance de 6 milliards de FCFA
L’entreprise qui vit aujourd’hui des jours difficiles est essentielle dans la valorisation de la production nationale du coton. Les autorités compétentes sont en train de tout mettre en œuvre pour concrétiser cet espoir de voir l’usine textile repartir sur de bonnes bases


La Comatex, située à Ségou, est la première usine textile du pays, inaugurée en 1968
«La Compagnie malienne des textiles (Comatex) participe à la valorisation de la production nationale de coton fibre dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de développement industriel par la création de valeur ajoutée et des emplois».

Ces propos ressortent  du communiqué du conseil des ministres du mercredi 23 novembre 2022, lors duquel le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a informé le conseil du plan de relance de la Comatex.

En effet, cette Compagnie est confrontée actuellement à des difficultés de divers ordres. Pour l’aider à sortir de cette mauvaise passe, le gouvernement a peaufiné un plan de relance qui nécessite un apport financier de l’État d’environ 6 milliards de Fcfa. 

Il faut préciser que le Mali et son partenaire chinois ont signé, le 21 novembre 2022, un protocole d’accord pour l’installation de deux unités de filature de coton, soit trois jours avant l’adoption de ce plan de relance en conseil des ministres du 23 novembre. Ces unités seront implantées à Bamako et à Koutiala. La réalisation de ce projet, confiée à la société chinoise «Qingdao», nécessite un investissement de 300 millions de dollars, soit environ 180 milliards de Fcfa. 

Dénommée Société malienne de filature (Somafil), son capital est détenu à 85 % par l’État du Mali à travers la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) et à 15 % par le partenaire chinois. L’unité de Koutiala aura une capacité de 20.000 tonnes de coton fibre par an à transformer en filet. Et celle de Bamako va annuellement transformer environ 25.000 tonnes de coton fibre. 

Ces projets affichent clairement la volonté des autorités maliennes de mettre en chantier toutes les actions pouvant rendre à notre pays sa souveraineté économique et son indépendance financière. L’objectif est d’amener le taux de transformation du coton de 2 % présentement à près de 10 % et la valorisation du «made in Mali»

La création des usines de la filature est l’une des dimensions des efforts consentis par les autorités de la Transition pour redonner à notre pays sa 1ère place de producteur de coton dans la sous-région. 

«Ces unités de production vont permettre la reprise des activités de la Comatex qui était en récession de moins de 1,2 % en 2020», précisait le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, lors d’une interview sur les antennes de la télévision nationale. «On a mis des actions en œuvre et cela a contribué à ramener le Mali à une production record l’année dernière de 795.000 tonnes. La suite était de transformer ce coton ici chez nous et de capter les 30 % de la valeur ajoutée qui nous échappait», a déclaré le ministre.

Faut-il le rappeler, c’est en septembre dernier que le président de la Transition, dans son discours à la nation, avait annoncé la reprise en main de beaucoup de sociétés. La relance de la Comatex s’inscrit dans ce cadre. Cette Compagnie a cessé de produire depuis plus de deux ans du fait de difficultés de trésorerie et d’approvisionnement en matières premières. Les équipements de production aussi sont obsolètes. 

RÉGRESSION- Ses travailleurs sont ainsi venus grossir les rangs des chômeurs. Beaucoup de familles vivaient directement ou indirectement des activités de cette usine. Les travailleurs, qui triment depuis des mois, sont les premiers à percevoir une lueur d’espoir avec cette décision de relance. Cependant, elle ne dissipe pas totalement les angoisses : «Avec ce plan de l’État, il est fort probable que la Comatex soit de nouveau à l’arrêt dans quelques mois», prévient un syndicaliste de la Compagnie sous le couvert de l’anonymat. 

Et pour cause, soutient-il, les 6 milliards de Fcfa annoncés sont insuffisants pour payer les arriérés des travailleurs et remettre en état les machines au niveau de l’usine. «Après le paiement des arriérés, il ne restera plus que 4 milliards de Fcfa pour l’achat du matériel. Nous supposons donc qu’ils vont acheter quelques pièces de rechange. Or, à la Comatex, tout est vétuste.

La situation est telle qu’il faut carrément changer tout le matériel pour espérer voir la Compagnie retrouver son dynamisme d’antan». Le temps jugera de la pertinence des actions envisagées par l’État. D’ores et déjà, l’annonce de la relance est bien accueillie par les commerçants et les consommateurs des produits textiles.

 Au Grand marché de Bamako, les vendeurs des tissus Comatex en salivent déjà. «La fermeture de cette usine nous a fait assister à une régression du consommer malien. Les commerçants, sans d’autres choix, faisaient confectionner ou importaient de la sous-région les pagnes censés être faits par cette usine. 

À titre d’exemple, ces dernières années, on a assisté à l’importation de toutes sortes de pagnes des festivités du 8 mars», déplore Hamidou Diallo. Pour ce commerçant, cette situation est due au fait que la Comatex ne produit plus de pagne. «Importer les pagnes n’honore ni les commerçants, ni les consommateurs», tance ce détenteur d’une grande boutique de pagnes importés au Grand marché. Et d’assurer que le Malien, de nature, aime le made in Mali.  

«Tous les jours, les gens viennent nous réclamer les pagnes Comatex», nous dit un autre commerçant du nom de Souleymane Coulibaly. En fabriquant ces tissus chez nous, ce sont les Maliens qui gagnent, car tout le monde y trouve son compte d’une manière ou d’une autre. Le pays y gagne également.

Ne comprenant pas pourquoi cette usine avait arrêté sa production, Mme Koné Aïchata Koné dira que cette situation ne devrait pas arriver et que les autorités devraient tout mettre en œuvre pour régler ce problème. L’arrêt de cette usine a fait grossir les rangs des chômeurs. En effet, selon Moussa  Kouyaté, ancien vendeur de pagne Comatex, cette usine a créé tellement d’emplois directes et indirectes qu’il est inconcevable qu’elle ne puisse pas fonctionner. «Imaginez, de la chaîne de production jusqu'à la commercialisation, la Comatex nourrit des milliers de familles», fera-t-il savoir.  

Selon le ministre de l’Économie et des Finances, 4 millions de personnes vivent directement de la filière coton. Les usines de filature qui seront installées à Bamako et à Koutiala vont créer 5.000 emplois directs et 50.000 autres indirects. Et Alousséni Sanou de dire que l’usine de filature est la base de toutes les industries textiles, comme la Comatex. Avec cette Compagnie, on va développer l’activité de production des textiles, notamment les tenues scolaires et militaires et les pagnes.

Rappelons que la Comatex, située à Ségou, est la première usine textile du pays, inaugurée en 1968. D’abord entreprise d’État, elle s’est transformée en entreprise privée avec une participation majoritaire chinoise.


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