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Business et favoritisme à l’armée : Faut-il revoir le mode des recrutements ?
Publié le jeudi 19 janvier 2023  |  mali24
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© aBamako.com par FS
Conseil de cabinet du nouveau gouvernement de Transition du Dr Choguel Maïga
Bamako, le 13 juin 2021. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé son premier conseil de cabinet, le dimanche, à la primature avec tous les membres de son nouveau gouvernement réunis au grand complet.
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Demain vendredi 20 janvier, l’Armée malienne fête ses 62 ans d’existence sous le signe de sa montée en puissance. La Rédaction de Mali24 se penche à l’occasion de cet anniversaire sur le mode de recrutement de l’institution militaire qui se fait sur des bases peu orthodoxes. Business, favoritisme et népotisme se côtoient dans la plus grande opacité.

L’habitude est devenue une seconde nature, dit-on. À l’image d’autres secteurs publics, la haute institution militaire n’échappe pas aux pratiques de business, favoritisme et népotisme dans le recrutement. Hier comme aujourd’hui, à quelques exceptions, il n’est un secret pour personne qu’il faut être pistonné par un haut gradé ou banquer fort pour enfiler l’uniforme. Au fil du temps, le phénomène est devenu endémique. Pour preuve, les derniers recrutements ont surpris les uns et les autres qui fondaient beaucoup sur des recrutements sains et équitables avec l’esprit de Malikoura. Mais hélas ! Aucune thérapie de choc ne peut le guérir.

Elles sont nombreuses, des nouvelles filles recrues dans les différents corps auraient déjà fait 2 à 4 maternités. Ce n’est pas tout, elles sont la plupart des épouses ou des proches directs des porteurs d’uniforme. « Grâce à mon mari officier, je suis là », témoigne, une jolie dame en treillis. Certaines dames témoignent avoir payées cash en dépit du fait que leurs maris sont porteurs.

Ils sont nombreux les recrus qui ont été recommandés par des Maliens d’en haut qui profitent de leur position au sein de l’appareil d’Etat. Quid de ces fils à Papa dont les parents mettent tout en œuvre pour les caser au sein de l’Armée afin de rééduquer l’enfant. Ou encore ces operateurs économiques qui arrosent les recruteurs par les billets de banque pour jeter leurs « nounous » dans l’armée. Une grande complicité existe à plusieurs niveaux de la chaîne de recrutement. Trois filles recrues ont été déclarées enceintes dans les centres de formation de base, de la police nationale.

Au delà de l’Armée, ce phénomène sévit au sein de la protection civile, la police nationale, la gendarmerie et les eaux et forêts etc.

Au même moment les amoureux de la tenue, des fils de pauvres charmés par l’armée depuis l’enfance rasent des murs et n’ont aucune chance pour porter la tenue. O.D, un jeune diplômé de la Faculté des Lettres, Langues, ARTS et Sciences Humaines ex FLASH, qui a tenté à 13 reprises tout corps confondu pour être porteur d’uniforme mais n’a jamais reçu pour fautes d’argent et de personnes ressources pour l’épauler. «Depuis à bas âge, j’ai aimé la tenue, je préfère mourir soldat de 2ème classe que d’être un cadre supérieur de l’administration», regrette-t-il. Aujourd’hui à 40 ans, il a le même amour pour l’uniforme afin de défendre sa patrie.

Malheureusement, ces enfants ont des chances minimes faces aux protégés des hauts gradés et des riches. Ces recrutements dénaturent le visage de la haute institution militaire et déversent dans cette grande famille des individus à la moralité souvent douteuse. Sombrés dans l’alcool et la drogue avec un avenir incertain, ces enfants n’ont ni envie ni vocation d’être porteurs. Ces enfants bercés dans la délinquance n’hésitent pas à tronquer leurs treillis contre les masques de braqueurs.

La semaine dernière, le commissariat de Sirakoro a arrêté trois bandits en braquage dont des porteurs d’uniformes en possession des armes de guerres. Il y a plusieurs autres cas impliquant les porteurs d’uniformes dans des activités criminelles.

L’histoire donne raison au général Ibrahim Dahirou Dembélé, ministre de la défense sous Ibrahim Boubacar Keita. Devant les parlementaires, cet officier n’a pas hésité de déclarer que l’armée n’est pas un dépotoir pour recadrer des délinquants et des personnes de mauvaises fois.

La continuation des pratiques de business, de favoritisme et de népotisme dans le recrutement interpelle les autorités de la transition conformément à l’esprit de la refondation du Mali sous le slogan Malikura. Il est urgent de revoir le mode recrutement pour donner l’armée sa valeur d’antan. Une armée redoutable et robuste doit être construite sur une base saine avec des hommes et des femmes qui ont l’amour de la patrie. Mais pas des délinquants recyclés.

Ousmane Fofana

Source : mali24
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