Une centaine de personnes ont protesté dimanche à Kidal, dans le nord de Mali, contre la "saisie" par la police d'objets qu'elles assurent avoir régulièrement acquis auprès de la Mission de l'Onu (Minusma) qui a quitté la ville fin octobre.
Mais la police, elle, estime qu'il s'agit d'"objets volés" et mène depuis quelques jours des opérations pour les récupérer, a expliqué à l'AFP un responsable administratif.
Il s'agit notamment, selon lui, de climatiseurs, réfrigérateurs, micro-ondes ou encore de matelas ayant appartenu à la Minusma.
"Nous demandons l'arrêt des pillages des maisons", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant, selon un témoin.
Les policiers sont intervenus "dans nos propres maisons à Kidal (pour prendre des biens). On en a marre. Le gouvernement doit s'occuper de ça", s'est plaint un autre manifestant, joint au téléphone par l'AFP.
La Minusma, poussée à la sortie par le régime militaire au Mali, a rétrocédé son camp de Kidal à l'armée malienne et ses alliés qui y ont pris possession de la ville-bastion des séparatistes touareg mi-novembre.
La police, sans mentionner la Minusma, avait dénoncé le 22 décembre des "actes de vandalisme" de "pillage de bâtiments publics et privés" lors de la reprise de Kidal par l'armée.
Les manifestants ont également réclamé l'ouverture de la route Kidal-Gao-Kidal (nord), qui mène à la frontière algérienne pour permettre l'acheminement de "produits de première nécessité", selon un témoin.
L'armée malienne a renforcé la sécurité sur cette route, restreignant le déplacement de véhicules, selon un responsable administratif.
La reprise de Kidal par l'armée est un succès symbolique pour la junte au pouvoir au Mali, qui a rompu le partenariat militaire historique avec la France et ses alliés européens pour se tourner vers la Russie et a intimé à la mission de l'ONU de partir.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné jusqu'au 31 décembre à la mission, déployée au Mali depuis 10 ans, pour quitter le pays.